inspirations
Regarder n'est pas indifférent. Il ne peut jamais être question de "simplement regarder".
Victor Burgin
actualités
réflexions
Extinction Internet n’est pas simplement un fantasme de technologie numérique de fin du monde qui sera un jour anéanti par une impulsion électromagnétique ou la coupure de câbles. Extinction Internet marque plutôt la fin d’une ère de possibilités et de spéculations, où l’adaptation n’est plus une option. Au cours de la décennie perdue d'Internet, nous avons réorganisé les transats du Titanic sous la direction inspirante de la classe de consultants. Que faire pour maintenir l’inévitable ? Nous avons besoin d’outils qui décolonisent, redistribuent la valeur, conspirent et organisent. Rejoignez l'exode de la plateforme. Il est temps de faire la grève de l'optimisation. Il y a de la beauté dans la panne.
art
photo
Au centre de la Sardaigne, dans différents villages du territoire de la Barbagia, vivent bien ancrés des étranges et archaïques traditions. Pratiqués par les habitants, des anciens cultes, représentent un rapport intense et brutal que l’homme entretien avec le sauvage et portent une valeur mystique, spirituelle et sacrée, dans un but cathartique et libératoire.
Travaillant à partir d'archives de vieux négatifs, Arrayah Loynd invite le spectateur à une aventure luxuriante et vibrante dans l'œil de son esprit, alors qu'elle construit une alternative à la "mémoire photographique". Photographies d'Arrayah Loynd et essai de Magali Duzant.
musique
Hier encore confidentiel, le son futuriste des ghettos de Dar Es-Salaam s’exporte à présent sur les dancefloors du monde entier. Quatorze ans après sa naissance, le singeli est passé du rang de paria à celui de fierté nationale.
J’aurais aimé faire une chronique croisée de Kamasi (Washington) et de Shabaka (Hutchings )- mais comme le premier me tombe des oreilles, c’est du second qu’on va surligner quelques attraits. Le saxophone ténor de Shabaka n'apparaît qu'une seule fois sur cet album ; une dizaine de minutes avant la fin. L’idée de changer de trajectoire se posant là pour renouveler le propos.
in the mix
science-fiction
Décapante et ultra-documentée, une histoire de la conquête spatiale qui met à mal les récits dominants militaristes et capitalistes, comme la vraie-fausse mystique humaniste et scientifique dont ils aiment à déployer le charme fumigène autour d’eux
livres
Huit récits autobiographiques et nouvelles qui éclairent et prolongent la superbe colère investigative et poétique de Rivers Solomon
Face à la noirceur, une vie de jeu et un jeu de la vie tout en rayonnement solaire – superbement exploré au fil des cartes déjà distribuées ou créées au fur et à mesure. Pour appréhender dans sa pleine profondeur de champ une vie aussi oscillante, aussi fureteuse et aussi potentiellement déroutante dans toute sa liberté que celle de Niki de Saint-Phalle, Gwenaëlle Aubry s’est penchée sur le jeu – jeu pratiqué et jeu rêvé, mais aussi jeu créant du jour dans l’épaisseur barricadée de la nuit.
Un court roman épistolaire d’une rare brillance, mêlant intimement guerre à travers le temps, sentiments improbables et poésie politique. « Les oiseaux du temps » s’inscrit dans la précieuse zone des chefs-d’œuvre (ici, très paradoxalement) intemporels. Un peu comme la rencontre pas si fortuite d’Ernst Jünger et de Donna Haraway, de Gérard Chaliand et de René Char, sur une table de dissection des sentiments abandonnée aux courants de l’Histoire.
arts graphiques
Inspirés par Dada et le surréalisme, les assemblages instinctifs de papier d'Anja Brunt évoquent un sentiment de fantaisie, de spontanéité et d'aléatoire. Cette graphiste basée à Amsterdam crée des assemblages depuis six ans pour se détendre.
cinéma
Si l’on est volontiers intrigué par les images, fasciné par les apparences, captivé par les récits à énigme, on est aussi fort souvent trompé au cinéma. Prendre au piège ses héros, et ses spectateurs avec : c’est l’un des grands plaisirs de l’énigme cinématographique. Il s’agit alors de les guider sur la piste d’une mauvaise interprétation, pour mieux les confondre ensuite. Plaisir à double détente : de s’être fait duper, puis d’accéder à la solution. Car si l’image nous invite à développer un regard attentif, à scruter les traces et bâtir une explication du monde, elle peut aussi délibérément s’avérer un leurre.
Que faire à l'heure des scandales sexuels au cinéma ? Aller à contre-pente, remonter le courant, faire un état des lieux pour espérer l'habiter autrement. Contre la possibilité du chef-d'œuvre, se débarrasser de l'idée de toute-puissance du réalisateur.
bd & mangas
Relecture ambitieuse et malicieuse de Freaks, le film culte de Tod Browning, cet album revisite le mythe en imaginant les coulisses de cette œuvre majeure du merveilleux moderne. Remise en ligne de cet article & de la rencontre en vidéo avec Joëlle Jolivet & Fabrice Colin pour parler des coulisses de Freak Parade.
architecture
Ninho est le dernier résultat du partenariat entre Altar et Natureza Urbana, unissant leurs efforts pour créer un refuge immergé dans les paysages naturels de la Serra da Mantiqueira. Destiné à offrir une expérience unique d'hébergement et de décompression, le projet suit le principe d'Altar consistant à construire des hôtels décentralisés connectés à la nature, au style glamping et à tirer parti de la technologie pour promouvoir des pratiques durables dans les opérations hôtelières.
style & design
Le sculpteur mexicain George Rodriguez s’est inspiré du zodiaque chinois pour réaliser un zodiaque mexicain dans une série de sculptures intitulée Mexican Zodiac. S’il a commencé en créant les animaux du zodiaque chinois, il a eu ensuite l’idée d’en faire une version parallèle liée à sa culture d’origine.
La tatoueuse coréenne Dami Nam alias Daldam réalise de magnifiques tatouages asiatiques verticaux jouant avec une forme rectangulaire. Sur un espace de peau très réduit, elle créé des motifs complexes et raconte des histoires inspirées par la culture de l’est de l’Asie. Etonnant à plus d’un titre. Voyez …
nous
Tout journal est politique. Celui que nous faisons ne se cache pas cette évidence. Son existence, qui n'était pas donnée, car personne ne nous a invités, est déjà en elle-même un fait politique. Nous faisons irruption. Nous entrons par effraction dans le champ bien gardé des opinions bonnes à entendre. Sachant qu'exister, c'est résister, nous avons fait le choix d'exister. Or choisir est l'acte politique même. Choisir avec qui on vit et travaille est politique. Choisir l'égalité des salaires est politique. Dénoncer l'injustice est politique. Accepter (et accepter réellement) de donner la parole aux autres est politique. Proposer des haïkus dans nos éphémérides est politique. Mettre le sort d'un journal dans les mains de ses lecteurs est politique. Ce qui implique à nos yeux de répondre avant toute chose à des questions légitimes sur l'origine de ce projet, notre financement, nos objectifs, l'idée que nous faisons de notre travail.