Posts tagged André Markowicz
André Markowicz : élections russes, marasme occidental

Que s’est-il donc passé en Russie ? Les électeurs ont, de toutes les façons possibles, essayé de montrer qu’ils n'acceptaient plus le pouvoir — même s’il n’y a aucun moyen de s’en débarrasser. Et le pouvoir a montré qu’il avait les mains libres, à l’intérieur, pour réprimer toute velléité d'opposition (et de la réprimer à la chinoise), comme à l’extérieur, puisque Google a cédé devant ses ordres et que personne, à ma connaissance, n’a protesté contre la participation des républiques sécessionnistes de l'Ukraine à une élection intérieure russe.

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Israël : Pourquoi ça fait si mal ? Par André Markowicz

Pourquoi ça fait si mal ? À chaque fois que je traite du nationalisme, ou du communautarisme, je reçois des, dirons-nous, volées de bois vert, ou des insultes, des tombereaux de haine, et, finalement, on ne s’y fait jamais. Là, en parlant d’Israël, je reçois des insultes aussi. Mais je voudrais quand même essayer, non pas de répondre, mais, je ne sais pas, de parler encore.

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Sur Israël. Par André Markowicz

Aujourd’hui, et nombreux sont ceux qui le disent depuis des années, la paix est impossible pour une raison tout simple : il ne peut plus y avoir d’entité palestinienne (étatique ou pas). Aucune entité ne pourrait vivre sur les lambeaux de terre (généralement privées d’accès direct à l’eau) qui ne sont pas encore la proie des colons. Il ne peut y avoir qu’une issue : le départ volontaire des Arabes, ou leur expulsion (à supposer que les Etats voisins veuillent d’eux, ce qui n’est évidemment pas le cas). Parce qu’il n’y aura pas d’état laïc. Il n’y a qu’un Etat juif, religieux, avec un pouvoir toujours croissant, par la pente naturelle de tout fanatisme, lequel demande toujours plus sans quoi il s'étiole — c’est-à-dire un pays où ceux qui ne sont pas juifs sont, dans le meilleur des cas, des gens suspects, et, pour la plupart, des fauteurs de trouble. Des gens qui mettent en danger le dogme suprême « la sécurité de l'Etat d’Israël ». La sécurité des gens, de tous les gens, juifs et non-juifs, on n’en parle peu. On parle de la sécurité de l'Etat. Et le monde laisse faire, avec quelques condamnations timides et vite éteintes.

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11 mai 1981, quarante ans plus tard. Par André Markowicz

Je me souviens de mai 81. — Je me souvenais aussi que j’avais publié, je ne me souvenais plus quand (j’ai retrouvé), un souvenir que j’avais, du lendemain de la victoire de Mitterrand, une visite que j’avais faite, le matin suivant, au Cluny... Mais je ne me souvenais pas que, ce souvenir, il n’était que le début d’une chronique plus longue, publiée le 16 juin 2014. Du coup, je vous la redonne, telle que je l’avais écrite.

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Navalny, suite I. Le syndrome chinois.

Navalny a, en Russie même, où son nom n’était jamais prononcé par les médias officiels, occupé, d’un seul coup, toute la place. J’ai comme l’impression qu’on ne parle plus que de lui. Et les canaux officiels de la télé lui consacrent des heures et des heures d’invectives, — dans un style incroyablement ordurier, haineux. On dirait que les émissions de débats et d’information sont devenus des lieux d’injures et de haine : coupez le son (ou baissez-le, si vous ne comprenez pas, parce que tout le monde hurle), et regardez les yeux des intervenants — et ne voyez qu’une seule chose : la haine, l’envie de tuer.

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Russie : l'épreuve de force. Par André Markowicz

On entre aujourd’hui dans l’épreuve de force : l’équipe de Navalny a appelé à manifester dimanche, une nouvelle fois, à travers toute la Russie, et ce, non pas à partir de 14h mais à midi, parce qu’ils s’étaient rendu compte que, la nuit tombant vite, et vu le nombre de manifestations, souvent, beaucoup n’avaient pas le temps de défiler.

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Quelques mots sur le 6 janvier, par André Markowicz

Une fois le choc passé de cette prise d’assaut du Capitole, qu’est-ce qui me reste ? D’abord, évidemment, les images des assaillants — je veux dire de ces brutes épaisses et fières de l’être, et le déchiffrement des slogans sur les t-shirts et des tatouages... 6MWE, ça veut bien dire « 6 millions, ce n’était pas assez ». Bon, et tous les autres, on les a déjà assez énumérés comme ça. C’est à des gens qui portaient ces t-shirts que Trump a tweeté pendant la manifestation, « We love you. You are very special ». C'est bien à des nazis que le président des USA disait « We love you » ... Bon, il y avait ça (et, ces t-shirts, vous pouvez les acheter en ligne, sans problème, puisque les USA sont le pays de la liberté... « des myriades de gens l’ont fait » nous dit le site).

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L'alliance entre Erdogan et Poutine. Par André Markowicz

C’est peu dire que Poutine n’a rien fait pour aider son allié théorique, l’Arménie. Au contraire. Parce qu’il ne s’agissait pas pour la Russie d’aider l’Arménie : il s’agissait pour Poutine de punir Pachinian, démocratiquement élu par un peuple exaspéré de voir la corruption pourrir la vie de tout le pays, pour ses désirs de liberté et ses tentatives de rapprochement avec l’Occident. Il s’agissait, pour Poutine et ses sbires, d’être clairs : les pays de l’ancienne URSS resteront dans la sphère russe, et ceux qui tenteront de s’en sortir seront frappés par la guerre, par toutes les catastrophes possibles.

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Les copeaux et la forêt, (re)fermeture des théâtres. Par André Markowicz

C’est peut-être le pire de tout, les circonvolutions du gouvernement autour des aménagements possibles, pour le théâtre et le cinéma. « Il faut qu’on l’étudie », nous explique, — je découvre ça, — le premier ministre. Ce qui, très concrètement, signifie qu’ils ne l’avaient pas étudié avant, c’est-à-dire qu’ils ont décrété ce couvre-feu, comment dire ? à la hache, comme sous l’effet de la précipitation, pour ne pas dire de l’affolement. Du coup, je pense à ce proverbe russe, pour expliquer beaucoup de choses, « quand on abat une forêt, il y a des copeaux qui volent. »

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Contre la panthéonisation de Verlaine et Rimbaud. Par André Markowicz

Parce qu’il y a bien pire que cette offense intime à l’un comme à l’autre, à ce ridicule demandé pour les deux. Il y a que Rimbaud a, le premier dans ces termes, mis un terme définitif à tout rapport entre la société et la poésie en cassant la mémoire collective du lecteur par la destruction de l’alexandrin. La poésie, chez le dernier Rimbaud, n’est pas l’affaire d’une nation, d’une société, ou ne se dresse pas contre. C’est une réinvention totale, strictement individuelle.

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La catastrophe, par André Markowicz

Il y a cette photo, monstrueuse, et connue. Un Juif religieux humilié par des soldats nazis. Ce que je ne savais pas, — je l’ai appris sur la page de mon ami FB Jacques Neuburger, c’est que cet homme ainsi humilié, d’abord, avait été tué très peu de temps après cette photo (mais, ça, je m’en doutais), et qu’il était le grand-père maternel de Meir Dagan, un des chefs du Mossad, lequel Meir Dagan avait toujours cette photo dans son bureau, avec une devise qui disait quelque chose comme « Plus jamais ça ».

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Russie, la douleur et le temple. Par André Markowicz

En l’espace d’un an et demi, le régime de Poutine a fait surgir une basilique dédiée à la gloire militaire de la Russie, financée, nous dit-on, par une souscription nationale, mais pour laquelle le président lui-même a offert 14 millions de roubles (200.000 euros) pour l’icône principale, celle du Christ en Gloire, protecteur des armées. Mais il y a un hic à la grandeur.

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L’ombre. Par André Markowicz

Comment, — à quelle vitesse — on passe d’une normalité à l’autre : la vie sans le covid, la vie avec. — Si, tôt ou tard, il y a un vaccin et que cette horreur se dissipe, est-ce que ça nous soulagera ? Dorénavant, je sais que non. Parce que nous vivrons sous son ombre, — avec ce qui s’est passé, avec ce que nous avons vu (ou pas vu), et la certitude absolue de notre fragilité. Laquelle, certes, n’est pas nouvelle. Elle est juste plus flagrante. La pandémie comme miroir — pas même grossissant, — de nos horreurs.

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D’une tristesse de la liberté. Par André Markowicz

Je comprends bien que ça ne peut pas durer. Mais voilà, nous sommes déconfinés. Evidemment que non. Bon, mais, de ce « non », de ce qui vient, nous en reparlerons plus tard, parce que, justement, ça vient, et ce n’est pas encore, au moment où j’écris, venu. Et comment faire pour ne pas perdre tout ce qui a vibré dans ce silence qui fut, pour la première fois au monde, si fraternellement quasi-universel ?

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D'un premier mai nouveau. Par André Markowicz

Le 1er mai 1930, mon grand-père, Guedali Shaïe, se faisait arrêter par la police belge, à Bruxelles, parce que, militant communiste apatride, il avait suivi une manifestation du Parti communiste belge, où il ne connaissait personne — il s’était fait arrêter en tant qu’agent de liaison, parce que, contrairement à son habitude de toujours être au premier rang, il s’était mis, sur son vélo, à dix mètres derrière, dans une scène qui préfigurait celle du drapeau rouge dans les Temps modernes (c’est dans les Temps modernes ?...).

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Le glissement. Par André Markowicz

Après le discours du président, je ne sais pas, j’ai senti une chape de tristesse autour de moi. Sur FB, parmi mes contacts. Dans la rue en sortant faire les courses. On sent ça — comment les gens se regardent ou ne se regardent pas. Comment ils marchent. Comment ils rentrent la tête dans les épaules ou baissent les yeux. Comment ils sont pressés de prendre ce qu'ils prennent.

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La maladie chinoise. Par André Markowicz

Il y a eu cet épisode des masques commandés par la France et rachetés, trois fois le prix conclu, par les Américains. Les journalistes se sont centrés sur cette incroyable compétition, où toute morale était abolie d’un coup. Et moi, allez savoir pourquoi, j’ai vu une autre image : l’image — vue je ne sais plus où — d’un camp nazi de prisonniers de l’Armée rouge, que l’on n’avait pas nourris depuis des jours, et à qui leurs gardiens jetaient de la nourriture par-dessus les barbelés.

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Russie, tortures et condamnation d'anarchistes à des peines de "camp sévère" : le réseau sans Nüremberg, par André Markowicz

C’est une histoire monstrueuse. Pendant l’été 2017, le FSB avait arrêté un groupe de jeunes anarchistes présentés comme terroristes et qui, disait-on, voulaient agir pendant le championnat du monde de football pour « déstabiliser le pays ». Ce groupe vient d’être jugé par un tribunal militaire, et condamné à des peines qui vont jusqu’à 18 ans de camp à « régime sévère ». Les jeunes gens impliqués dans cette histoire invraisemblable ont été torturés systématiquement dès le début de leur incarcération — la chose est établie, personne ne le conteste (le FBS, si, malgré les certificats médicaux), et ont avoué sous la torture.

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