A Grenade, au-delà du mythe de la caverne

La maison de la falaise, à la fois rêve d'architecte et régal des yeux est un projet atypique réalisé non loin de Grenade qui s'intègre à l'environnement, tout en profitant à la fois de la mer en contrebas et de la lumière solaire en hauteur.

Si on connaît tous (un peu) l'allégorie de la caverne de Platon ; là, où l'on sort de l'ombre en faisant face à la lumière des choses et des idées pour accéder à la connaissance et la partager, la création de l'agence gilbartolomé architects (pablo gil et jaime bartolomé) n'en propose pas une nouvelle version. Elle joue plutôt, comme pour les habitats troglodytes de la vallée de Loire ou les maisons ayant servi pour le Seigneur des Anneaux aux hobbits de Nouvelle-Zélande, sur un facteur naturel de température constante pour éviter le chauffage en profitant de la géothermie, tout en proposant une nouvelle définition de la maison enterrée.

La complexité de la structure est le résultat ambitieux des discussions en les propriétaires et le cabinet gilbartolomé à partir d'un brief explicite désirant à la fois une totale intégration au paysage, comme des intérieurs dirigés vers la mer.

Envisagée comme une œuvre tenant autant du style de Gaudi que de la grotte contemporaine, cette structure inhabituelle est érigée à partir d'une toiture en zinc, avec des tuiles fabriquées à la main par un entrepreneur local pour donner un effet miroitant à la structure métallique qui donne sa forme extérieure à la demeure.

L'intérieur de la maison est situé partout frontalement face à la Méditerranée et se développe sur deux étages. Le second étant réservé aux parties privatives quand le premier avec sa grande terrasse suit la pente de la falaise avec un auvent s'ouvrant à son plus bas niveau sur une piscine. La structure enterrée de la maison lui offrant une température constante de 19,5 °. 

La forme de la maison et sa toiture métallique produisent une ambiguïté esthétique calculée entre artificiel et naturel, entre la peau d'un dragon enfoui dans la terre, quand on la regarde d'en bas et la vision des vagues de la mer quand on regarde d'en haut…  – pablo gil and jaime bartolomé, gilbartolomé architects