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Björk débarque dans l'ére écolo-féministe avec Cornucopia

Björk est l’une des artistes les plus novatrices et influentes de sa génération, réputée pour sa musique révolutionnaire, son art visuel et ses performances. Sa carrière a puissamment repoussé les frontières de la musique, de la technologie et de l’activisme, avec plus de 20 millions d’albums vendus. Elle continue d’inspirer le public grâce à ses visions créatives : de son album-app Biophilia à l’immersion offerte par Vulnicura VR, elle a intégré les nouvelles technologies. Avec Cornucopia, elle a redéfini la performance au XXIe siècle, fusionnant musique, théâtre et arts visuels pour délivrer espoir et résilience écologique.

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Oui de Nadav Lapid - Ken

Oui est un cri de rage et de fiel à s’en crever les yeux et les oreilles. Israël y est plus que jamais le réel à l’excès qui soumet qui y vit à en rejoindre l’hystérie et d’en vomir l’apocalypse avec l’ironie pour unique catharsis. Mais c’est pour mieux s’aveugler des impasses du hurleur de fond qui n’entend pas que les poèmes d’espérance profanés par la pornographie du présent le sont en fait depuis l’origine.

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The Brutalist de Brady Corbet : Monument, impair et manque


« Monumental » clame en chœur la critique comme un aboiement dit « dépendance, dépendance » selon Gregory Bateson. Après tout, The Brutalist fait tout pour. Tous les moyens mobilisés y appellent en effet la validation unanime du monument supposé : le format 70 mm. (inefficient puisqu'aucune salle ou presque ne peut en garantir la projection), le sujet (l'art après les camps), la star (Adrian Brody dans la suite du Pianiste), la musique (un thème de quatre notes, ronflant et ressassé), l'intermission même puisque le film dépasse les 200 minutes (avec le sentiment d'un costard plus grand que son couturier), jusqu'à la dédicace à Scott Walker, ce géant qui n'en méritait pas tant. À quoi bon d'emblée dévisser la Statue de Liberté, cul par-dessus tête, quand le déboulonnage est une opération aussi démesurément boulonnée ? Une seule ligne du Disparu de Franz Kafka est un glaive taillant en pièce de pareils effets de manche.

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« L'Abécédaire de Gilles Deleuze » : L'internel à la télé

Un abécédaire pour bifurquer dans la matière concrète, gaie et labyrinthique de la philosophie, ses concepts et ses affects, depuis le foyer du corps miné par la maladie de qui lui aura dévolu sa vie. Une émission de télévision en forme de séance de spiritisme. Retrouvé dans les faveurs du direct, avec ses claps et ses fins de bobine, toutes les failles de l'image par lesquelles recommencer ce qui ne s'énonce que dans des différences de potentiel et des rapports d'intensité, le génie spirite du cinéma aura permis à la télévision d'en faire tourner la table – la télé tournée et retournée au microsillon de la pensée de Gilles Deleuze. Deleuze à la télé, c'est une image de l'internel dont l'idée reviendrait à Charles Péguy quand l'instant coïncide avec l'éternité qui n'est plus extérieure au temps, mais interne à lui. L'internel dit l'événement quand le confort domestique de la télé peut enfin vibrer du dehors de la pensée.

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Les à-côtés de la chambre : quand Almodovar confond agonie et fashion week

Mais qu’est-il arrivé au cinéma d’Almodovar ? Certes, dans La chambre d’à côté, on retrouve son habituel engouement chromatique, cet art chic de juxtaposer des pans de couleurs aux valeurs plus ou moins symboliques (le rouge, le jaune, etc.), ainsi que son goût scénique pour les flash-backs (ici inutiles, lourds), le tout accompagné d’une musique qui prend en charge (servilement, il est vrai) les tensions et les attentes. Mais voilà que, confronté au grave sujet de la mort volontaire, il commet une faute de goût irréparable.

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À nos amis thérapeutes, dans la guerre incivile mondiale (pour Nicolas Klotz, Ghassan Salhab et Élisabeth Perceval)

Si faire des films relève de l'économie restreinte quand il n'y est question que d'argent en effet, les faire requiert également de l'amitié. Et, décisivement, pour les images en général et du cinéma en particulier. Pour les images qui nous auront précédées et nous appellent au secours à leur redonner un avenir. L'origine recommence avec elles : le coup d'avant redevient celui d'après, en pas de côté. On peut être deux (Nicolas Klotz et Élisabeth Perceval) ou double (fictions et essais de Ghassan Salhab). Le cinéma tel Janus a toujours été bifrons, faces et ailes de la fiction et du documentaire.

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