João Whitaker | Pour que l’extrême-droite s’empare à coup sûr du pouvoir, il fallait d’abord empêcher Lula de se présenter. Par tous les moyens. Voici comment cela s’est passé. Récit en trois actes de l’acharnement d’un juge d’un bout à l’autre partial et politique (et ne prenant même pas la peine de cacher dans les réseaux sociaux sa détestation de l’ancien président) pour se débarrasser du seul candidat capable de barrer la route aux militaires et aux réactionnaires.
Read MoreAtilio A. Boron | La gauche brésilienne a été décapitée "en toute légalité". Et ce après que des généraux aient averti la Cour Suprême (sans être immédiatement limogés, et inculpés de sédition, comme ce serait le cas dans tout pays qui respecte sa démocratie) qu'une "intervention militaire" - autrement dit un coup d'état - pourrait avoir lieu si Lula avait la possibilité d'être élu. On touche le fond. D'où l'interrogation que porte cet article : la droite en Amérique du sud n'a-t-elle pas toujours eu en haine la démocratie, et le risque qu'elle comporte de voir les pauvres prendre du pouvoir ? On nous dira qu’il y a bien eu une élection au Brésil. Certes. Avec un candidat de la gauche empêché de se présenter. Le refus de Bolsonaro de participer à tout débat contradictoire avec son adversaire. Et la menace de l’armée d’intervenir si Bolsonaro, qui avait déjà annoncé qu’il n’accepterait pas ce résultat, était déclaré perdant.
Read MoreRaúl Zibechi | Sous la dictature, la gauche a gagné la rue. Dans l’opposition, elle a imposé des formes de protestation, des symboles et des discours qui ont consolidé son hégémonie jusqu’au 20 juin 2013. Ce jour-là a démarré la révolte des « coxinhas », terme péjoratif désignant les hommes blancs des classes moyennes supérieures, arrogants et riches. Ce qui s’est passé cette nuit là dans les principales villes du pays n’a pas encore été élucidé, mais il est vrai que profitant des manifestations massives du Mouvement Passe Livre (MPL) contre la montée des prix du transport urbain, des dizaines de milliers de coxinhas arborant le drapeau brésilien et les couleurs vert et jaune ont pris le contrôle des manifestations, agressé et fini pas expulser les manifestants qui portaient les symboles de la gauche.
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