Le monde vu de Viborg City # 12 par Sébastien Doubinsky

Une nouvelle année commence, après la catastrophique 2017. On ne peut pas encore dire que c’est pire, mais elle ne commence pas vraiment mieux : Trump est toujours président, l’Angleterre s’enfonce comme le Titanic dans son Brexit, Macron vend l’image de la France pour s’offrir une Rolex à 50 ans, et le reste du monde continue de brûler tranquillement sous nos yeux.

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Un peu d’espoir, cependant, nous vient des femmes, qui ont repris la lutte pour leur égalité, non plus politique, mais sexuelle et quotidienne. Ce combat est ancien, me direz-vous - mais celui pour la liberté aussi. Ce que les femmes nous indiquent aujourd’hui, avec #metoo et #balancetonporc, c’est que ce sont les hommes qui ont l’écrasante responsabilité de la position pour le moins asymétrique des femmes dans nos sociétés. Et c’est une responsabilité trop grande pour eux eux, apparemment. Ils sont tellement faibles, qu’ils ont eu besoin du soutien de quelques femmes plus ou moins célèbres pour les rassurer et les consolider dans leur racisme - oui, le sexisme est bien un racisme, exprimant, comme lui, une vision biologique pseudo-scientifique d’une inégalité atavique.

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Défendre le droit des hommes à faire violence symboliquement aux femmes dans le cadre social est défendre toute violence contre “l’inférieur”. “De quoi se plaignent ces servantes, qui sont importunées par leurs maîtres? Elles peuvent bien crier après tout, ou mordre, ou rendre leur tablier.” Quand la défense de la violence masculine passe par l’absence de référence à la position socio-sexuelle des victimes, c’est de la défense de classe, ni plus, ni moins. Dans ce qu’elle a de plus vil et de plus dangereux.

Au Danemark, #metoo a fait très peu couler d’encre - beaucoup moins qu’en Suède, en tout cas. Les porcs danois respirent.

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Pendant ce temps-là, les Turcs bombardent les Kurdes en Syrie sous le regard de l’OTAN, la Chine consolide son néo-fascisme triomphant et Trump se réjouit de tout et n’importe quoi. Parfois Voltaire nous manque. Il nous aurait bien fallu un nouveau Candide: “Cela est bien dit, mais il faut cultiver notre weed.”

Sébastien Doubinsky le 24/01/18