Yard Act envoie du brutal/fameux avec The Overload

Si les assauts anguleux de la guitare de Sam Shipstone et le groove disco infatigable de la basse de Ryan Needham animent les onze titres de The Overload, la star du spectacle est le frontman James Smith, dont les saynètes sur l'Angleterre démolie, tissées avec un brio brutal, évitent les fanfaronnades du type "je déteste les Tories". Fort, très fort !

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Peindre la forme de l'eau avec Keith Boadwee chez Sémiose

Keith Boadwee s’est-il assagi ? Sans aucun doute. Dans ses œuvres récentes montrées à la galerie Semiose, pas de gros plan sur son anus peinturluré ou sur son scrotum coiffant une poupée, pas de tableau abstrait réalisé en expulsant la peinture de son colon, pas même de performance impliquant du body painting.

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L'intolérable du portnawak dans l'écriture - et ses enjeux

“Correcteurs et correctrices entre prestige et précarité”, un ouvrage militant précis et raisonné de Guillaume Goutte sur le sort des bonnes fées anonymes qui s’affairent pour que nos livres ne soient pas truffés de fautes, est une précieuse lecture pour saisir ce qui se joue, socialement et économiquement, sous la précarité toujours mieux organisée par certains types d’employeurs et de donneurs d’ordre, y compris dans les très emblématiques industries culturelles que sont une grande partie de la presse et de l’édition.

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Chez Bigaignon, assaut de Perspectives Radicales

Qu’est-ce que la photographie ? C’est de cette question, simple de prime abord et à laquelle tout un chacun semble avoir une réponse toute trouvée, que nous sommes partis pour construire cette exposition collective d’envergure. Dix artistes, qui par leur pratique et les pièces qu’ils et elles produisent, tordent le cou aux idées préconçues que l’on pourrait avoir de la photographie.

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Dawn FM de The Weeknd, la pop collée-serrée du mal-vivre 2022

Depuis 2011 et la mixtape House of Balloons, nul n’est censé ignorer The Weeknd. Héros tordu des débuts qui refusait de révéler son identité et chantait des chansons sombres sur le sexe, la drogue et la nostalgie, il est passé avec le succès au statut de superstar, quelquefois en s’y perdant. Mais avec Dawn FM, il se retrouve en territoire pop qui assimile les Daft ET Michael Jackson. Envoi !

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L'affaire Taha Bouhafs

A peine née, la Nouvelle Union Populaire est déchirée entre le rêve de ce qu’elle aurait pu être, et la réalité de ce qu’elle ne pouvait qu’être : un compromis, car elle ne saurait être autre chose, c’est son destin, sa limite constitutive. Bon côté, on n’entend plus Jadot, c’est déjà ça. Hollande chouine et trépigne, c’est amusant. Hidalgo, elle, contemple le gouffre et pense en silence. Mais Poutou a été mis hors-jeu, ce que nous regrettons bien, tandis que Roussel est revenu dans la partie. Discret, au point d’être le seul signataire de l’accord à s’être éclipsé avant le discours de Mélenchon. Mais toujours là. Et toujours avec la même capacité de nuisance.

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Julius Eastman, retour en grâce avec la ressortie de Femenine

Depuis dix ans : un livre, trois coffrets, un hommage à un DJ/rupture, des articles dans les journaux et de multiples versions de Femenine par des ensembles chics ont vu le jour. Le Los Angeles Philharmonic a associé la musique d'Eastman à celle d'Arvo Pärt en août, tandis que le New York Philharmonic présentera son œuvre en janvier, une réévaluation qui aurait pu étonner le provocateur de la ville. Le New York Times a même donné un nom à cette vague de fond : Eastmania.

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De couteau en fourchette, René Crevel commençait son Babylone avec Max Ernst 

Monsieur Couteau, mademoiselle Fourchette est la première édition courante en français d’une rareté de bibliophile, qu’on ne trouvait jusque-là que sous le titre anglais de Mr. Knife Miss Fork. Publié en septembre 1931 à 250 exemplaires seulement, ce conte surréaliste est illustré d’extraordinaires « frottages » de Max Ernst, transformés en photogrammes dans l’atelier de Man Ray.

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Heiner Müller | Penser est fondamentalement coupable

L’ouvrage n’existe plus, il n’est plus réimprimé. Fautes d’impression rassemblait des notes et des entretiens d’Heiner Müller. Parmi ces textes, choisis par Jean Jourdheuil, celui-ci : Penser est fondamentalement coupable. [Si le livre est désormais indisponible chez L’Arche, un autre recueil d’entretien est paru, en 2019, aux éditions de Minuit, mais sans ce texte]. Quelques pensées, en éclaireurs, arrachées ici.

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De Céline au vidéo-clip, par Anselm Jappe

La force meurtrière de l'antisémitisme moderne vient aussi du fait d'être plus apte que toute autre idéologie à exprimer la rancoeur contre le monde entier, si répandue à l'époque moderne. Plutôt qu'un sympathisant politique des nazis - il se vantait d'ailleurs de mépriser toutes les "idées" - Céline se trouvait en accord psychologique avec eux, en partageant la même "pulsion de mort" et le même désir de nettoyer la terre des "impurs".

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La meute électrique de dDamage

D’inspiration largement autobiographique, mais soigneusement trafiquée comme on le ferait d’amplis, de pédales d’effets et de générateurs de boucles, ce « Sales chiens » de JB Hanak, publié chez Léo Scheer en janvier 2022, nous plonge en plein cœur d’une tournée affolante du mythique duo électro-rock-hip-hop dDamage, en 2010. À deux cents à l’heure, une histoire d’amour fraternel, d’amour de la musique, de bricolage et de génie, de galère magnifique et de chien imaginaire. Un choc.

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Out of Spaces de Marie Lelouche : des subterfuges pour perdre ses repères

Inspirée en premier lieu par les spécificités architecturales et acoustiques de l’espace de la Verrière/volière, l’artiste s’est attachée à trouver les points de contact — visuels, auditifs et tactiles — entre les espèces humaines et aviaires, questionnant le rapport entretenu avec notre environnement et les évolutions possibles de nos sociétés. Sortir de l’espace/dans l’espace ?

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West Side Story, le remake, toujours plus, toujours trop

West Side Story : l'entreprise interroge mais on ne s'étonne pas longtemps que Steven Spielberg en ait initié le remake, lui qui incarne la jonction entre la fin de l'âge classique hollywoodien et le devenir-disneyien de l'industrie du divertissement. Si la version de 2021 gagne en lucidité sur un processus de gentrification relégué dans le hors-champ de la version de 1961, les ruines urbaines abritent les mêmes schémas spielbergiens, adolescents refusant de grandir dans un monde post-apocalyptique, qui disent la vérité d'une culture saturée quand elle n'a pas d'autre objet qu'elle-même.

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