SIGGRAPH 2017 - Los Angeles et quelques mirages numériques en cours

L’architecte Pascal Terracol est allé faire de la veille numérique au dernier SIGGRAPH à Los Angeles.  Les deux tendances de cette année se partagent entre les applications de réalité virtuelle et l’émergence significative de l’intelligence artificielle.

ACM Siggraph est historiquement l’organisation qui regroupe l’industrie du Computer Graphics autour des effets spéciaux, de l’industrie du film, des télévisions, des industries aéronautiques et automobiles, du secteur du jeu vidéo et de l’architecture. Pour cette 44e édition qui s’est déroulée début aout, les organisateurs de cette manifestation mondiale et interdisciplinaire annoncent plus de 16500 visiteurs pour les 5 jours qui se sont déroulés au centre de conférences de Los Angeles. Les deux tendances de cette année se partagent entre les applications de réalité virtuelle et l’émergence significative de l’intelligence artificielle.

Obama virtuel

Le rapport au réel via les média est définitivement déplacé. L’un des objectifs initiaux des effets spéciaux numériques résidait dès la fin du 20e siècle dans la possibilité de maîtriser l’annonce d’un des dirigeants de la planète par des outils numériques. C’est désormais chose faite, le fantasme est atteint et l’avatar de Barack Obama rejoint l’univers du fake news adossé aux outils d’intelligence artificielle. Supasorn Suwajanakorn, Steven M. Seitz et Ira Kemelmacher-Shlizerman de l'université de Washington ont élaborés un modèle d'apprentissage de la synchronisation de la parole -  Lip sync - à partir d’un réseau de neurones alimenté par des fichiers audio.  Ces chercheurs ont créé un nouvel outil qui permet de convertir des fichiers audio en mouvements de bouche incroyablement réalistes intégrant la tessiture et la prosodie du sujet choisi et en attribuant à un personnage des propos issus d’une autre époque ou d’un autre contexte télévisuel dans un montage de synthèse. La démonstration à partir de Barack Obama est éloquente. La question est désormais posée. En face du fakenews à la portée du premier geek venu, Blockchain sera-t-il le certificateur des media ?
https://www.youtube.com/watch?v=9Yq67CjDqvw

D'après Supasorn Suwajanakorn, Steven M. Seitz et Ira Kemelmacher-Shlizerman de l'université de Washington.

D'après Supasorn Suwajanakorn, Steven M. Seitz et Ira Kemelmacher-Shlizerman de l'université de Washington.

D'après Supasorn Suwajanakorn, Steven M. Seitz et Ira Kemelmacher-Shlizerman de l'université de Washington. ACM Transactions on Graphics, Vol. 36, No. 4, Article 95. Publication date: July 2017.

D'après Supasorn Suwajanakorn, Steven M. Seitz et Ira Kemelmacher-Shlizerman de l'université de Washington. ACM Transactions on Graphics, Vol. 36, No. 4, Article 95. Publication date: July 2017.

Neurable ou la disparition de l’interface homme machine ?

D’après http://www.neurable.com/

D’après http://www.neurable.com/

Le projet de Neurable consiste à utiliser les réseaux neuronaux afin d’interpréter l’activité du cortex à l’aide de capteurs associés avec l’analyse du regard comme outil ultime d’interaction avec une scène de réalité virtuelle. Basée sur un paradigme en trois temps : penser – analyser – agir cette interface cerveau – machine (BCI Brain-computer interface) utilise 7 capteurs rafraichis à 300 hz afin d’élaborer un dialogue entre l’activité cérébraleet des applications notamment en réalité virtuelle qui restent à développer (et surtout à concevoir) grâce au kit de développement disponible sur les systèmes Windows, Mac et Linux pour le casque de HTC Vive via Unity.  Ramses Alcaide le CEO de Neurable lors de sa présentation annonce piloter des fauteuils roulants pour handicapés, une voiture, des interfaces de jeux vidéo uniquement par l’analyse de l’activité cérébrale. Il compare ainsil’apport technologique de sa start-up à l’impact de l’apparition de la souris en 1970 par Douglas Engelbart qui fit le succès de l’interface des premiers Mac-Intosh par la suite.

Meet Mike et Eisko

Meet Mike est la rencontre en temps réel d’un humain et de son avatar qui l’interprète au rythme de 90 images par secondes. 

Sur ce segment de marché des doublures numériques, les français très bien représentés. Le Pavillon France accueillait la société Eisko http://www.eisko.com/  dont les modèles intègrent simulent les effets de brillance et la transluscence.

Présence française

Concernant les Technical Papers, ce sont 126 articles qui ont été sélectionnés parmi 439 propositions issues de 35 pays par un comité de 59 experts et présentés par la Technical Papers Chair Woman Marie Paule Cani de l’Ecole Polytechnique lors de la session Fast Forward. Ces publications regroupent environ 50% de sujets en lien avec l’intelligence artificielle. Sur le Computer Animation Festival le constat est clair : les français savent écrire des scénarios et les réaliser. Ce ne sont pas moins de 7 films issus de l’école MOPA – ESAM School ou ISART Digital. Notamment le Best Student Project : Garden Party de Théophile Dufresne, Florian Babikian, Gabriel Grapperon, Lucas Navarro, Vincent Bayoux, Victor Caire qui ont été primé lors de Computer Animation FestivalAwards. https://youtu.be/5MgAsb-aKBo

A noter également la présence française fédérée par le pôle de compétitivité Cap Digital http://www.capdigital.com/ et Imaginove qui avec 24 entreprises françaises présentes sur le salon (soit 1 exposant sur 7) faisaient de la France le pays étranger le plus représenté.

Pascal Terracol le 11/09/17

www.pascalterracol.com

A suivre
Retour du SIGGRAPH 2017 à Los Angeles : ce qu'il fallait retenir
Cap Digital mar. 19 septembre 2017 18:30 h – 21:30 h
14, rue Alexandre Parodi 75010 Paris

 https://www.eventbrite.fr/e/billets-retour-du-siggraph-2017-a-los-angeles-ce-quil-fallait-retenir-37188865899