Les géométries expressives d'Eamon Ore-Giron

Un mélange de structures architecturales, de cartographies cosmiques, de textiles sud-américains, de hiéroglyphes et de symboles indigènes émerge en couleurs vives et équilibrées dans les peintures d'Eamon Ore-Giron. Souvent réalisées au fusain et à la peinture minérale sur de grandes toiles de lin, ses œuvres sont enveloppantes et visionnaires, transportant le spectateur dans ses panoramas plats et géométriques.

L’artiste au travail à la réalisation de “Talking Shit with Amaru

Actuellement installé à Los Angeles, l'artiste est profondément influencé par son environnement. Il a été élevé à Tucson par un père péruvien et une mère d'origine irlandaise, ce qui l'a plongé dans un mélange distinct de cultures mondiales, latines et indigènes, andines et européennes. Le langage visuel de cet héritage mixte est évident dans ses peintures, en particulier dans ses séries plus récentes Talking Shit et Infinite Regress.

“Infinite Regress CLXXXIV” (2021) - Eamon Ore-Giron

“Black Medallion XXIII” (2023) - Eamon Ore-Giron

Exposées actuellement dans le cadre de Competing with Lightning / Rivalizando con el relámpago à The Contemporary Austin, ces œuvres s'éloignent radicalement des œuvres figuratives antérieures d'Ore-Giron et privilégient les symétries, les formes géométriques et les motifs anciens. La série la plus vivante est Talking Shit, née du séjour de l'artiste à Guadalajara, qui s'intéresse aux dieux des cultures mexicaine et péruvienne. Dans l'imposante œuvre "Talking Shit with Amaru", Ore-Giron interprète la créature mythologique serpentine des Incas et des Andes. La bête à deux têtes est censée transcender les frontières entre les mondes spirituel et terrestre, ce qui apparaît dans l'œuvre à travers des coupes transversales minutieuses et une forme galbée qui mène dans plusieurs directions.

Black Medallion XV (Mama-Quilla)’ (2023) - Eamon Ore-Giron

Infinite Regress passe aux couleurs métalliques, avec de larges bandes d'or émanant d'une forme totémique centrale. "En philosophie, la régression infinie est une séquence de raisonnement qui ne peut jamais se terminer : un paradoxe de régénération infinie qui réfute le concept de connaissance fixe - en reliant un élément à un autre, un troisième est toujours interpolé et ainsi de suite, à l'infini", peut-on lire dans un communiqué sur la série. Grâce à de fines lignes atteignant des intersections lointaines et à des cercles nichés dans des bandes de couleur, de nombreuses œuvres évoquent un horizon lointain, un point toujours inatteignable et récurrent.”

Si vous êtes à Austin, vous pouvez voir Competing with Lightning / Rivalizando con el relámpago jusqu'au 20 août. Sinon, vous trouverez d'autres œuvres d'Ore-Giron sur son site.

Jean-Pierre Simard avec Colossal le 12/06/2023
Eamon Ore-Giron - Competing with Lightning / Rivalizando con el relámpago -) 20/08/2023
The Contemporary Austin

Infinite Regress CLXXXVIII” (2021)- Eamon Ore-Giron