Oan Kim & The Dirty Jazz

Photo Oan Kim

Son père, le peintre coréen Kim Tschang Yeul, a passé sa vie à peindre des gouttes d'eau. Le fils, Oan Kim, réfléchit le monde dans ses perles de culture en variant les angles. Homme-orchestre, il a invité le trompettiste Nicolas Folmer et le batteur Edward Perraud pour élargir sa palette. Sa musique s'écoute dans un confort chaloupé. Il réalise lui-même ses clips, en variant les styles, mais toujours avec un pied dans le réel, un réel recomposé, on pourrait l'appeler fiction !

Occupé par l'écriture de paroles de chansons pour mon prochain projet de longue haleine, la sortie de plusieurs albums sur CD et vinyle, l'expérimentation de mes nouveaux instruments russes et ma sortie quasi définitive de l'aventure thyroïdienne, j'avais laissé de côté quelques albums dont la première écoute m'avait tiré l'oreille. Ainsi le CD de Oan Kim & The Dirty Jazz me rappelle un disque que j'adore et vers lequel je reviens souvent, Scar de Joe Henry avec, entre autres, l'incroyable solo d'Ornette Coleman. Quel rapport entre les deux ? Je ne sais pas. Des mélodies lancinantes comme si l'invention investissait discrètement la musique populaire ? La voix et le saxophone, puisque Oan Kim alterne les deux, même s'il joue aussi du violon, de la guitare, du piano, des claviers ? Sa voix est plus proche de celle de Paul Anka que de Tom Waits, "smoothy". Si ses musiques sont évocatrices de scènes de la vie, il est probable que cela vienne du fait que Oan Kim est aussi photographe, co-fondateur de l'agence MYOP, et ses images interrogent. Les chiens ne font pas des chats. Son père, le peintre coréen Kim Tschang Yeul, a passé sa vie à peindre des gouttes d'eau. Le fils réfléchit le monde dans ses perles de culture en variant les angles. Homme-orchestre, il a invité le trompettiste Nicolas Folmer et le batteur Edward Perraud pour élargir sa palette. Sa musique s'écoute dans un confort chaloupé. Il réalise lui-même ses clips, en variant les styles, mais toujours avec un pied dans le réel, un réel recomposé, on pourrait l'appeler fiction !


Sur scène Oan Kim est accompagné, comme sur cette version de Teenage Riot de Sonic Youth qui ne figure pas sur le disque, par Benoît Perraudeau à la guitare, Dany Lavital sur Rhodes et Philicorda, Paul Herry-Pasmanian à la basse et Brice Tillet à la batterie, plus Nicolas Folmer en invité... Et, comme un bonheur n’arrive jamais seul, il joue ce soir au New Morning.

Jean-Jacques Birgé le 22/03/2022
Oan Kim & the Dirty Jazz - auto-produit