Athènes : une cabane essaie de sortir de la crise par le haut

Devinez la ville sur laquelle pousse cette cabane haut-perchée ! Déception, c'est impossible. Tout se ressemble un peu trop. Au nombre de terrasses et de panneaux solaires, on devine quand même une ville du Sud. Il s'agit d'Athènes. Qui est bien plus anarchique que l'ordre dorique ou même ionique. Ville fatigante quand on connait. Et plus encore quand on ne la connaît pas. De plus épuisée par la crise.

On doute franchement que ce projet extrêmement personnel, osons même dire individualiste, soit né d'une volonté de résoudre le problème du logement. Plutôt de le prendre de haut. De s'extraire de la masse en la survolant depuis un petit nid d'aigle : le bureau ouvert à tout vent d'un jeune homme à qui dormir plus près des étoiles fait envie, quitte à jouir d'un confort spartiate. 

Panos Dragonas et Varvara Christopoulou, deux architectes grecs, s'inscrivent en tout cas avec ce projet dans le courant bienvenu du retour à l'essentiel, qui préconise la conception de maisons à taille humaine, à l'opposé du gâchis d'espace que représentent par exemple les pavillons de banlieue. Là, avec neuf mètres carrés occupables, on est peut-être dans l'excès inverse, mais il y a quelque chose d'indubitablement attirant dans la perspective d'une vie monastique avec son ordinateur et son chat au-dessus des soucis mondains et du vacarme des rues. Ce projet, qui revendique les influences d'Edward Hopper et de l'Avventura, de Michelangelo Antonioni, a été présenté à l'exposition “The Minimum Structure”. 

Studio deltArChi, Athènes