L'éphéméride du 10 mai

Dorothea Lange

Dorothea Lange

En 1932, pendant la Grande Dépression, Dorothea Lange, observant dans les rues de San Francisco les chômeurs sans-abri, abandonne son activité de portraitiste de studio, la jugeant désormais inappropriée. Au cours de deux années qui marquent un tournant dans sa vie, elle photographie des situations qui décrivent l’impact social de la récession en milieu urbain. Voilà notre position : on ne peut ignorer les pauvres, on ne peut ignorer la misère, et encore moins l’insulter. Mais visiblement, elle n’est pas partagée par tous les artistes. Ce journal, au départ, était un journal culturel. Pas conçu pour “faire de la politique”. Mais la situation est telle, une fois de plus dans l’Histoire, et l’avenir en folie si nous laissons faire, - les nuages s’accumulent à l’horizon, bien plus sombres encore qu’on nous le “communique” -, que nous avons décidé de nous engager, de nous faire complices de ceux qui luttent pour un monde meilleur. L’art a parfaitement le droit d’être “inutile” (il ne l’est jamais). Mais il a aussi le droit (à notre sens, pas “le devoir”) de vouloir se rendre utile. Hommage donc à Dorothea Lange. Qui n’a pas voulu passer devant les pauvres en détournant son regard de photographe.

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Si la vie est un abîme sans fond, lorsque je sauterai, la chute sans fin sera aussi une manière de voler, disait-il. Le photographe chinois Ren Hang s'est donné la mort le 24 février 2017. Il avait vingt neuf ans. En une décennie, il avait changé l'idée que beaucoup de chinois se faisaient d'eux-mêmes. Avec Ai Wei Wei, il incarnait la possibilité d'une révolution culturelle réelle, aux antipodes des voeux pour le pays de la clique du Palais interdit. Nous lui rendons l'hommage qui lui est dû. Pour en savoir plus sur Ren Hang, lire notre article. Vous avez encore jusqu’au 26 mai pour aller voir “Love, Ren Hang”, l’exposition qui lui est consacrée à la Maison Européenne de la Photographie.

La chanson dans la tête

Nicolas Jaar - Colomb

L'éternel proverbe

Rien ne sert d'être vivant, s'il faut qu'on travaille.

Proverbe surréaliste

Le haïku sur la tête

Jour de pollen.
Les oiseaux n'ont pas de seins.

Kakio Tomizawa

Gerardo Nigenda

Gerardo Nigenda

La phrase qui parle

La solitude est un sujet d'autant plus riche qu'il n'existe pas. Ce vide est peuplé de fantômes. Ces fantômes sont ceux de notre passé. Ils sont très forts, assez forts pour façonner le présent à leur image. 

Jean Renoir, Ma vie et mes films

L'Autre Quotidien