L'urbanité décillée des œuvres miniatures de Joshua Smith

Affiches collées au blé, tags peints à la bombe et enseignes avec des lettres manquantes ne sont que quelques-uns des détails hyperréalistes qui ornent les façades des extraordinaires miniatures de Joshua Smith.

"Mon travail se concentre sur les bâtiments souvent négligés et abandonnés, qui sont le plus souvent couverts de graffitis, de rouille et de crasse", explique l'artiste basé à Adélaïde, en Australie-Méridionale. Il rend avec précision les magasins de quartier, les photomatons et les entrées anonymes, en ajoutant des couches de détails réalistes à l'intérieur et à l'extérieur, des piles de boîtes aux caisses de sortie, en passant par les étagères de marchandises.

Pour ses images, Smith s'inspire de visites aux États-Unis et à l'étranger, ainsi que d'images qu'il trouve sur Google Street View. Grâce à un compte Instagram très populaire, s'il ne peut pas se rendre en personne à un endroit particulier, ses followers l'aident parfois en visitant des sites spécifiques et en prenant des photos à titre de référence. "Je le décompose ensuite en différents éléments, tels que les murs, les fenêtres, le sol et d'autres détails", explique-t-il. "Une fois que la forme de base du bâtiment a été définie, j'applique la peinture, la signalisation, les graffitis et, enfin, les intempéries. Il utilise une variété de techniques, de la modélisation 3D à la construction à partir de styrène, pour créer chaque élément lui-même.

M. Smith a récemment été co-commissaire de l'exposition collective Miniature Worlds au Queen Victoria Museum & Art Gallery de Launceston, en Tasmanie, qui se poursuit jusqu'au 4 février. L'année prochaine, il exposera également dans le cadre d'une exposition collective à l'Outré Gallery de Melbourne, qui mettra l'accent sur la signalisation et la typographie. De petites sculptures et des accessoires sont souvent disponibles dans la boutique en ligne de l'artiste. Et l’adresse est ici

Avant le COVID, on avait envie de voyager, se mettre au vert. Mais depuis les restrictions imposées par le changement climatique ( et bientôt celles des voyages en avions…), c’est la miniature, c’est l’objet qui signifie le loin et l’ici . Jolie méditation non ?

Jean-Pierre Simard, le 18/12/2023
Joshua Smith et ses immeubles miniatures