Kristina Podobed, d’Ukraine avec amour et plein d'humour

Kristina Podobed a commencé à photographier en 2011 en s’appliquant à documenter son corps et celui de ses amies. Elle s’attache à montrer l’Ukraine d’aujourd’hui, au plus loin des stéréotypes et avec un humour qui frappe. Oubliez les clichés, ça va faire mal.

Kristina Podobed portrait of a girl sitting on a motorcycle somewhere in Odessa, Ukraine summer 2020 shot on 120mm film camera

J’ai commencé à faire de la photographie en 2011, principalement en me documentant moi-même et mes amies. J’ai progressivement pris conscience de ce que je voulais réaliser en tant qu’artiste et j’ai commencé à travailler sur mes projets personnels. J’ai appris à m’inspirer de tout ce qui m’entoure, c’est pourquoi j’ai toujours mon appareil photo et je photographie tout ce que je vois, tous les côtés de la vie en Ukraine : des filles séduisantes et des mannequins aux sans-abri qui dorment dans les rues.
— Kristina Podobed

Kristina Podobed

La photographie est devenue pour moi un moyen de surmonter la timidité et la gêne que je ressens par rapport à mon propre corps, et de remettre en question tous les tabous sociaux qui existent autour de la nudité. En même temps, mes photos ne portent pas seulement sur le corps, mais aussi sur l’identité féminine dans notre univers axé sur l’image. Presque toutes les filles ou les femmes se souviennent qu’on leur a appris à être belles, à se comporter de manière appropriée, à occuper moins d’espace, et je m’efforce de démanteler ces limitations.
— Kristina Podobed

Kristina Podobed - I am a Daredevil - pour Vogue

Même si votre avis sur les corps, la nudité et la sexualité en photographie est assez libre, les photographies de Kristina sont là pour vous prendre au dépourvu, pour vous pousser aux limites où l'intimité et la vulgarité fusionnent soudainement pour créer une image brute et honnête.

J'ai pris mes premières photos quand j'étais encore à l'école, mais je n'ai commencé à prendre la photographie au sérieux que pendant ma première année d'université. Pour des raisons évidentes, je connais mieux le corps nu féminin, et je suis donc plus à l'aise pour photographier des femmes. Je ne pense pas que les gens percevraient les hommes nus différemment, de plus cette question du genre peut être si imprévisible.

L'érotisme, c'est le petit homme tel qu'il est, couvert de sueur et de sperme.

Kristina Podobed - Hello

En parlant de censure, un photographe peut avoir différentes restrictions et frontières, mais la photographie elle-même ne doit pas en avoir. La photographie n'a pas de limites. Je constate que la photographie moderne est contre-provocatrice. Les photographies sont parfois si lisses que le public commence à avoir des crises de panique.

Les détracteurs stupides (haters) sont la malédiction de l'internet. Mais l'art est créé non pas pour les likes ou les retours positifs, du moins avec l'art photographique, c'est comme ça. Je pardonne à tout le monde.

Krsitina Podobed - JIWINAIA CAPSULE

Krisitna Podobed pour Vogue

Des premières interviews aux parutions dans Vogue, Blink et autres publications de renom, Kristina Podobed a taillé sa route sans compromission. Son style fait mouche aussi bien dans la mode, la joaillerie que le documentaire, et même dernièrement, les vidéos. En savoir plus sur elle : ici , et là aussi.

Jean-Pierre Simard le 14/03/2022
Kristina Podobed, d’Ukraine with Love

Kristina Podobed

Kristina Podobed 2016

Kristinia Podobed - Yana Soule