Contre l'aéroport non seulement inutile, mais nuisible de Notre Dame des Landes : Manuel Valls la joue perso et déclare la guerre à la ZAD

Nous espérions ne pas avoir y revenir, mais la stupéfiante décision de la cour administrative d'appel de Nantes, qui vient de rejeter, le lundi 14 novembre, les avis du rapporteur public sur la nécessité d'arrêter le projet de la construction d'un aéroport à Notre Dame des Landes nous oblige à aller au combat et à sonner l'alarme. Nous sommes essentiellement dans cette histoire qui ne tient pas debout (comme tant de gares TGV placées dans des endroits absurdes, musées structurellement déficitaires, projets pharaoniques de notables locaux devenus mégalomanes) les otages de deux ambitions personnelles, celle de Jean-Marc Ayrault, et celle de Manuel Valls, qui pense de plus en plus à se présenter à la place de François Hollande, et a fait le pari que la France veut d'un petit Napoléon, place qu'il dispute depuis des années déjà à Nicolas Sarkozy. Il nous déclare donc une fois de plus la guerre totale, fier qu'il est d'être la "personnalité socialiste" préférée des électeurs de droite et d'extrême-droite. Il est essentiel que ceux qui s'étaient mobilisés contre la loi El Khomry comprennent que la ZAD est devenue l'affaire de tous, dans toute la France, et s'organisent pour remporter cette fois-ci la deuxième manche contre Manuel Valls. 

Alerte ! Manuel Valls veut encore sortir son 49.3 et faire évacuer de force Notre-Dame-Des-Landes. Quel est le but de cet acharnement ? Personne ne croit que Manuel Valls juge indispensable ce projet d'aéroport. Il s'en contrefout, c'est évident. Son seul objectif semble être de jouer une dernière carte perso contre Hollande (qui a confié à des journalistes qu'à son avis, "cet aéroport ne se fera jamais"), Ségolène Royal (qui pense qu'il vaut mieux en rester là, et que le projet est stupide de toute façon) et Jean-Christophe Cambadélis (qui prévient des risques graves d'un affrontement, et dit qu'il est urgent d'attendre).

Nous confirmons : attendez-vous (notre boulot c'est d'informer) à une bataille acharnée, et pas seulement à Notre Dame des Landes, des actions de soutien sont prévues dans toute la France, dès le jour de l'intervention policière, et la ZAD sera partout (ZAD partout, c'est le mot d'ordre), une mobilisation qui prendra le relais du mouvement contre la loi Travaille du printemps dernier. L'égocentrique Manuel Valls, rêvant de prendre en main un PS en panique après la débâcle électorale de 2017, et populaire essentiellement auprès des électeurs de droite (cela ne nous surprend pas), veut "faire preuve d'autorité" une dernière fois avant les présidentielles, et saute sur l'occasion, au mépris de toute prudence et de toute intelligence, pour jouer le dernier flic de France. Le référendum est un prétexte. L'aéroport est un prétexte. Les policiers seront envoyés prendre et donner des coups (un nouveau Remi Fraisse est à craindre) pour la seule satisfaction de l'ambition personnelle et des calculs de carrière d'un premier ministre qu'un président faible a laissé prendre le pas sur lui toute cette année, et qui pourra se vanter d'avoir achevé une bonne fois l'illusion que ce gouvernement est de gauche.

Cela mérite d'être dit : la force du désordre, ici, c'est Manuel Valls. Et il en sera le seul responsable. Lui qui aime tant se mettre (menton) en avant, il conviendra de le lui rappeler si malheur arrive : à partir de maintenant, Valls part en guerre tout seul.

Depuis Notre-Dame-Des-Landes, depuis la ZAD partout, nous vous rapporterons ici cette lutte, et mettrons ce quotidien à son service.

L'Autre Quotidien

Quand un gros crétin des Républicains la ramène, il faut lui clouer le bec, au lieu de dire : "Oui monsieur, vous avez bien raison. Mais vous savez, on écrasera les résistances encore mieux que vous l'auriez fait", comme leur répond depuis des mois Manuel Valls à l'assemblée.
Dehors le perroquet de la droite !
Et que fait Hollande ? 
Eh bien rien, comme d'habitude.