Sénégal : Auchan dégage !

Seul bon côté du débat un peu nauséeux à gauche (et non dénué d’arrière-pensées, de coups de pied en vache et de calculs, politiciens ici, électoraux là) sur les migrants, la polémique sur les raisons de l’immigration a obligé tout le monde à se poser la question des conséquences de l’exploitation néo-coloniale (française, mais pas seulement) de l’Afrique, des traités de libre-échange imposés à des pays trop pauvres pour affronter l’ouverture de leurs marchés à la concurrence des produits venus d’ailleurs et des grandes multinationales, des droits de pêche dans les eaux nationales vendus aux flottes européennes par des gouvernements corrompus qui condamnent à la ruine des milliers de petits pêcheurs locaux, de l’agriculture vivrière qui s’effondre, incapable de fournir aux marchés locaux (!) des produits moins chers que ceux qui arrivent de très loin par containers entiers… la liste est longue, très longue. Si l’on en parle si peu d’ordinaire, la raison en est simple : les grandes entreprises françaises sont présentes, et très présentes, en Afrique, où elles trouvent un marché en pleine expansion, qu’elles ont les moyens, techniques et financiers, de s’accaparer, sans s’affronter à une concurrence locale démunie. Ce qui se passe en ce moment au Sénégal avec la lutte des petits commerçants contre l’implantation massive d’hypermarchés Auchan est un exemple flagrant de l’opposition d’intérêts totale entre une multinationale de la grande distribution et une société largement informelle où des dizaines de milliers de gens vivent en tenant de minuscules boutiques, ou installés à même le sol dans un coin de marché. On voit exactement la même situation en Inde, le même mouvement d’indignation contre la volonté de main-mise sur le marché local par des grands distributeurs, au prix d’un mode de vie très ancien, celui de l’existence d’une multiplicité de points de vente et de marchés villageois, et d’un réseau très dense de distribution des produits jusqu’à la plus petite échoppe. Tout l’inverse du modèle de l’hypermarché occidental, dont jusqu’en France, les commerçants des villes moyennes ont souffert jusqu’à devoir fermer boutique les uns après les autres. Alors on peut se poser la question : si ce modèle a eu des effets finalement négatifs dans des pays développés, tant pour les producteurs que les petits commerçants, ou la vie en centre-ville, comment peut-on refuser de voir le désastre qu’il représenterait dans des pays pauvres, dont il désorganiserait toute la société, menaçant sa survie et - oui - son indépendance.

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« Auchan Dégage », c’est le nom d'un collectif mobilisé au Sénégal contre le géant de la distribution. Un an après son arrivée, le groupe français a ouvert une trentaine de magasins dans tout le pays et, en faisant jouer la concurrence, a mis à mal l'ensemble des petits commerces. Ce mardi, une manifestation pour demander la fermeture des enseignes Auchan a fortement mobilisé à Dakar.

En première ligne, Leyti Sene, coordinateur du collectif : « Nous sommes super-satisfaits de la mobilisation. Tout le monde est fatigué, il faut que ces magasins ferment et dégagent du pays. Il n’y a pas de négociation  ! ».

Marché réputé de Dakar, les vendeurs de Kermel se sont fortement mobilisés. Fatou Diarra s'improvise porte-parole et évoque la pauvreté des marchands : « Tout est foutu ! Quand on achète, nous, 700 francs pour qu’Auchan vende à 400 ou 300, c'est pas normal. Nous on ne gagne rien. On est pauvres maintenant ».

Vendeurs, mais aussi agriculteurs, mareyeurs, quincailliers, cette manifestation contre Auchan a réuni tous les métiers du commerce. Pour le militant du collectif « France dégage », Guy Marius Sagna, la crainte c'est l'arrivée de nouvelles enseignes : « Auchan va prendre les bénéfices et va les rapatrier à l’extérieur. Les autres grandes enseignes - on annonce Leclerc, Carrefour, etc -, qui vont venir au Sénégal, ce n’est pas eux qui vont développer le Sénégal ».

La direction du groupe est restée ce mardi injoignable. Auchan prévoit de nouvelles ouvertures de magasins partout au Sénégal.

RFI


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Au Sénégal, le mouvement Auchan dégage ! ne désemplit pas

Regroupés dans le collectif « Auchan dégage », une partie des marchands traditionnels de la ville lutte pour faire chasser Auchan de Dakar. Et leurs plaintes ne sont pas infondées : au moins 1 500 petits commerçants des marchés de la capitale ont été recensés comme rencontrant des difficultés économiques par les banques sénégalaises – une hausse significative attribuée à la concurrence impitoyable du géant français.

« Ils ont profité d’un cadre légal déficitaire pour occuper toutes les strates du commerce », dénonce Ousmane Sy Ndiaye, le directeur exécutif de l’Union nationale des commerçants et des industriels du Sénégal (UNACOI). « Résultat : ils concurrencent tout le monde, même le marché traditionnel ! Quant à leurs prix si compétitifs, on peut se demander s’il ne s’agit pas d’un dumping destiné à acquérir un monopole de fait au Sénégal. »

Un impact négatif sur les petits commerces

Auchan serait donc en passe de devenir l’Amazon Sénégalais ? Si les avis sur le vrai impact de l’enseigne française sur l’économie sénégalaise diffèrent, tout le monde s’accorde pour dire que les commerçants de l’économie informelle (97 % du secteur) peinent à tenir la barre face au grand groupe français. S’il déplore le « sentiment anti-français » du mouvement, l’ancien inspecteur des impôts Ousmane Sonko reconnait que « ces enseignes, qui n’emploient pas beaucoup de monde, risquent de détruire des milliers de jobs ». D’après lui, le Sénégal « n’est pas prêt à affronter la mondialisation. Il faut pouvoir protéger nos entreprises avant de les livrer à la compétition internationale. »

« Grâce aux nombreuses ramifications industrielles potentielles, la grande distribution peut être aussi source de nombreux emplois », se défend pour sa part Laurent Leclerc, directeur général d’Auchan Sénégal. « On profite aussi beaucoup à l’économie sénégalaise, en payant la TVA, les divers impôts ainsi que les droits de douane. Cet argent peut aider à construire des écoles et des hôpitaux – ce que ne fait pas l’économie informelle. Si Auchan fait autant de bruit au Sénégal, c’est parce qu’on dérange en forgeant de nouvelles habitudes. Cela oblige les autres à s’adapter. »

Derrière Auchan dégage, un problème de redistribution

« FRANCE DEGAGE », AUCHAN DEGAGE », BLANC DEGAGE », les mouvements nationalistes se multiplient au Sénégal alors que le rôle des français dans l’économie galopante du pays apparait de plus en plus clairement. Ces tensions semblent avoir atteint un sommet le 3 juillet dernier, lorsque 8 membres du mouvement « France Dégage » ont été arêtes pour avoir distribué des tracts sur lesquels étaient imprimés « Policiers soyez pas des assassins du peuple mais soyez des assassins du système ».

La montée d’un sentiment de colère sociale et de révolte contre l’État témoigne de l’importance de la frustration chez une population qui estime qu’elle ne bénéfice pas assez de la réussite économique du pays. Et leur colère est bien légitime.

BLOG : DAKAR ACTU PAR ADAMA KANDE


LA PÉTITION AUCHAN DÉGAGE :
une bombe à retardement qui finira bientôt de nous achever

Combattu sur ses propres terres par les communes, les agriculteurs et autres commerçants de France qui l'accusent de détruire plus d'une dizaine d'emplois là où il n'en crée qu'un seul, Auchan a bientôt fini de s'installer confortablement et de façon durable au Sénégal.

Au Maroc et en Turquie, Auchan a été contraint de se retirer, combattu qu' il était par les acteurs locaux avec la bénédiction des gouvernements

Dans un pays comme le Sénégal où l'économie est très dispersée Auchan, va détruire le commerce du marché un nombre important d'emploi dans le secteur du commerce local sur le moyen terme et être en situation de monopole sur le long terme.

En effet la stratégie de Auchan est claire : supprimer tous les intermédiaires intervenant dans la distribution de denrées alimentaires depuis l'importateur, l'industriel ou le producteur jusqu'au consommateur final.

Auchan va importer directement ses produits et les vendre au détail. Ce qui est tout a fait illégal. Donc à terme, les grossistes , les demi-grossistes, les démarcheurs, les détaillants, les vendeurs d’étal : tous vont disparaître (surtout celui de nos mamans, de nos sœurs a travers les "tables" du quartiers) mais aussi les boutiques du quartier.

Au lieu d'acheter la production de nos agriculteurs, Auchan viserait a avoir ses propres champs au Sénégal.

Il ne sera pas facile de trouver des remparts a ce massacre qui a déja commencé.

Enfin si le sénégalais pense que les prix resteront moins chers, il risque de se tromper, car une fois qu'il prendra le contrôle du marché, Auchan pourra nous imposer ses prix après avoir anéanti toute concurrence locale.

POUR SAUVER L'AVENIR  DU COMMERCE DE NOTRE PAYS, BOYCOTTONS LES PRODUITS DE AUCHAN ! (DIFFUSER LE MAXIMUM POSSIBLE CES INFORMATIONS)

https://www.change.org/p/l-etat-du-senegal-auchan-degage