"Psalm 29(30)" : la résilience vidéo de Dara Birnbaum

« D’après moi les œuvres n’apportent pas de réponse ; je n’ai jamais su faire cela. Elles posent toujours une question. » - Dara Birnbaum

Psalm 29(30) est la dernière installation vidéo multi-écrans de Dara Birnbaum qui date de 2014, quand hospitalisée elle y trouva une source d’inspiration. Ce psaume d’action de grâce est attribué au roi David, qui l’aurait écrit après s’être remis lui aussi d’une grave maladie. Il évoque pour la vidéaste « la contradiction entre la lumière et l’ombre, la vie et la mort ».

L’installation fonctionne sur la contradiction qui surgit entre les premières vidéos tranquilles des Alpes italiennes qu’on découvre en arrivant dans l’espace, avant de plonger au cœur du système qui révèle une autre vidéo d’images de la guerre civile en Syrie, tournées en 2014, récupérées sur le Net en témoignages direct.

« L’installation dans son ensemble est une méditation autour de la possibilité de guérison, un environnement conçu afin que le spectateur, lorsqu’il se trouve dans la pièce centrale, puisse se confronter à des images de guerre dépourvues de la mise en scène déployée par les médias de masse et les chaînes d’information continue. »   Dara Birnbaum, 2016


La défiance de Birnbaum face à la spectacularisation de la guerre fait écho à celle de Susan Sontag vis-à-vis de la photographie de guerre disant :  «Existe-t-il un antidote à l’éternelle séduction qu’exerce la guerre ? » Le Psalm 29(30) de Dara Birnbaum lui répond ainsi: « La souffrance peut-elle être représentée de manière à générer de la pensée plutôt que de la peur, de l’angoisse ou de la colère ? »

Pionnière de l’art vidéo, Dara Birnbaum réalise sa première installation vidéo« Attack Piece » en 1975.  Elle est aussi l’une des premières à avoir conçu des installations juxtaposant des images empruntées à des sources diverses, intégrant parfois des photographies ou des éléments sculpturaux et architecturaux. Elle est notamment connue pour avoir détourné et manipulé l’imagerie télévisuelle. Depuis près de quarante ans, Birnbaum développe une œuvre protéiforme qui dénonce le caractère idéologique des médias de masse et leur esthétique biseautée. Et, à son corps défendant, elle est aussi une icône de la new wave, pour avoir réalisé  le clip Kojak/Wang, après avoir trituré les popitudes de Wonder Woman.  

La culture pop, par ses célibataires même …

Dara Birnbaum - Psalm 29 (30) -> 4/06/2016
Galerie Marian Goodman 79, rue du Temple 75003 Paris
www.mariangoodman.com