Louis Jammes, rétrospective de l'art à l'actualité et retour

Louis Jammes travaille sur des séries, collabore souvent et explore le monde en s'engageant à lui rendre son sens plutôt qu'à lui en donner a posteriori. De New York à Sarajevo, d'Irak à Fukushima et en Afrique, il dérange souvent… 

Louis Jammes, Irak, 2003 - Courtesy the artist and Galerie Rabouan Moussion

Louis Jammes, Irak, 2003 - Courtesy the artist and Galerie Rabouan Moussion

L'exposition de Louis Jammes est construite en rétrospective : de sa pratique de photographe, mais également de son passé, des origines du monde, de la création, d’une nature paradisiaque bientôt perdue. Elle sera constituée de plusieurs séries, certaines amorcées il y a plus de vingt ans – des œuvres réalisées à quatre mains avec Jean-Michel Basquiat notamment.

 Lors d’un voyage en 1996, Louis Jammes découvre qu’une partie de la forêt primaire ougandaise, aux sources du Nil – fleuve associé au Paradis dans les textes de l’Ancien Testament et du Coran –, a été achetée par une fondation américaine afin de créer une réserve pour la sauvegarde des grands singes, délogeant pour cette bonne œuvre les Pygmées vivant sur place. Il revient sur cette problématique toujours d’actualité pour un constat désenchanté, en intervenant plastiquement sur les négatifs par des grattages ou des ajouts de liquide photosensible qui opèrent sur les images comme sur une peau, cicatrisant bon gré mal gré au développement des clichés.  

Louis Jammes, Pygmées chassés de la forêt primaire, Ouganda, source du Nil, 1996 - Courtesy the artist and Galerie Rabouan Moussion

Louis Jammes, Pygmées chassés de la forêt primaire, Ouganda, source du Nil, 1996 - Courtesy the artist and Galerie Rabouan Moussion

Plus récemment il s’est rendu à Fukushima en demandant à ses amis japonais de revenir sur leur propre expérience du tsunami et de la catastrophe atomique. Une série photo et une vidéo viendront relater leur vision du désastre. C’est un retour sur les origines de la création, de la matière avec l’atome donc, et la manière dont les hommes sont dépassés par cette découverte.

Louis Jammes, Minamisoma-shi, Fukushima Japon, 2015- Courtesy the artist and Galerie Rabouan Moussion

Louis Jammes, Minamisoma-shi, Fukushima Japon, 2015- Courtesy the artist and Galerie Rabouan Moussion

Le monde tel qu’il nous apparaît est construit sur une expérience globalisée, partiale et partielle, héritée des grandes découvertes du XVe siècle, à commencer par celle du Nouveau Monde. En juillet dernier, Louis Jammes part à la rencontre de cette terra incognita, de Cuba et ses terres vierges. Il en ramène des visions paradisiaques qui se confondent avec celles des berges de l’Aude, rivière de sa terre natale.

Louis Jammes, Lucie, Carcassonne, France, 2015 - Courtesy the artist and Galerie Rabouan Moussion

Louis Jammes, Lucie, Carcassonne, France, 2015 - Courtesy the artist and Galerie Rabouan Moussion

Louis Jammes, Sur le chemin de l'exode, Sid, Serbie, 2015 - Couverture de survie sur affiche, 120x160 cm - Courtesy the artist and Galerie Rabouan Moussion

Louis Jammes, Sur le chemin de l'exode, Sid, Serbie, 2015 - Couverture de survie sur affiche, 120x160 cm - Courtesy the artist and Galerie Rabouan Moussion

Louis Jammes - Rétrospective  1er volet 15/10 -> 26/11/201
Galerie Rabouan Moussion - 11, rue Pastourelle 75003 Paris
Site de la Galerie, ici