L'AUTRE QUOTIDIEN

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Soviet Cosmic Disco : quand l'URSS avait la fièvre du samedi soir

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Si près, si loin ! Telles sont nos relations avec la Russie : totalement proches culturellement, mais totalement éloignés dans l'expression de cette même culture de base. Comme si, là-bas, la fleur restait sauvage. Et ici, domestiquée. Le christianisme orthodoxe n'a rien à voir avec le catholicisme et le le protestantisme de l'ouest. Le socialisme occidental est devenu le communisme en Orient. Nos deux idées de la société à la fois se ressemblent et divergent. Et on dirait que rien, même pas l'abandon par la Russie du communisme, ou sa levée du rideau de fer, ne semble pouvoir nous réconcilier.

Nous parlerons donc de Poutine, c'est l'actualité. Mais nous parlerons aussi beaucoup, comme nous l'avons toujours fait, des Russes eux-mêmes, de ce qu'ils vivent, pensent et créent. C'est absolument essentiel. Ceux qui s'en prennent constamment à la Russie depuis bientôt un siècle (1917 / 2017) et semblent encore aujourd'hui incapables de la voir autrement qu'avec leurs lunettes anticommunistes nous traiteront de "russophiles". Libre à eux : mais ils ne savent pas ce qu'ils perdent en n'aimant pas les Russes. Et nous, tout ce que nous savons de l'actualité culturelle en Russie, et dont nous parlerons ici, évidemment surtout côté rebelle, ou vie quotidienne, nous pousse à penser que ce n'est pas la Corée du nord. Loin de là. Et on qu'on a tout à gagner, des deux côtés, à multiplier les liens avec les Russes, sans s'arrêter constamment à la personnalité de Poutine. Ou ne parler que de géopolitique.

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Qu'écoutaient les Russes (et possiblement Mikhaïl et Raïssa Gorbatchev eux-mêmes) quand ils étaient doucement en train de glisser vers le post-communisme ? Du disco, comme tout le monde. Version soviétique. Et donc inspirée par les cosmonautes, la conquête spatiale, domaine dans lequel ils avaient quand même quelque chose à dire. Quel rapport entre le disco et l'espace ? Aucun et beaucoup, puisque ce même rapprochement a été fait en Europe et aux États-Unis. "Space Is The place", disait déjà Sun Ra en 1974. Et de 1977 aux débuts de l'electro funk, on ne compte plus les morceaux dédiés à l'exploration spatiale des danseurs :  "Space Disco" du Universal Robot Band, "Black Hole" de Amanda Lear, "Battlestar Galactica" de Giorgio Moroder, "Nightflight To Venus" de Boney M, et chez nous, "Tout Petit La Planète", de Plastic Bertrand ou "Spacer", avec Sheila (B.Devotion). La planète nageait donc en plein délire "Star Wars" quand l'unique label de musique russe : Melodiya, qui appartenait naturellement à l'état, et possédait des studios de l'Uzbekistan à l'Estonie, quelque chose d'énorme, de presque inimaginable, apportait sa contribution soviétique avec ces albums disco (en écoute sur le mix) que deux curateurs, Rory et Ella McCartney, ont réunis pour l'exposition sur les Archives Soviétiques de l'Espace, à la galerie 22 Calvert Avenue, Londres.

Disco par Disco

Music of the Universe par Zodiac

Sounds of Foreign Cinema (Melodii Zarubezhnogo Ekrana)

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