L'AUTRE QUOTIDIEN

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L'aventure Saravah côté Pierre Barouh en vidéo

Il est rare de rentrer dans le dur de la chanson française, comme on peut le faire ici avec l'aventure d'un label monté par un auteur qui ne trouvait pas d'éditeur en 1966 pour trouver une avance et finir de financer le film de son pote Lelouch. L'auteur, c'était Pierre Barouh, le film - Un homme et un femme…

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 Le film remportant la Palme d'Or à Cannes en 1966, Barouh (décédé à 82 ans le 28/12/16), auteur de classiques du répertoire ( Les ronds dans l'eau, A bicyclette, (Chabada/un homme et une femme et quelques autres, dont l'adaptation de Ce n'est que de l'eau) monte son label et son studio à Montmartre et, avec ses droits d'édition finance Saravah.  

Celui qui était allé en bateau, en nettoyant le pont, au Brésil en 1959 essayer de croiser, sans succès,  Baden Powell, Vinicius de Moraes et d'autres va aussi faire la première adaptation d'un titre brésilien, qu'il placera aussi sur la BO d'Un homme et une femme - ce sera Samba Saravah, moto plus tard décliné dans l'indolence ( le slow-biz) "Il y a des années où l'on a envie de ne rien faire" et - commencera a laisser enregistrer les artistes les plus remarquables de la période 66/75, sans  se préoccuper des étiquettes jazz, world, chanson, folk et autres…  Pierre Akendengué, Areski Belkacem, Brigitte Fontaine, Nana Vasconcelos, Gérard Ansaloni, Jacques Higelin, Alfred Panou, Maurane, David McNeil, Elis Regina, Daniel Mille, Steve Lacy, Martial Solal, et remettra en scène l'immortel auteur de Monsieur William et Comme à Ostende: Jean-Roger Caussimon.  

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La conjonction de "l'art des rencontres" (sous-titre du film) de Barouh et du talent des gens signés a fait de Saravah, un des premiers, si ce n'est le premier label indépendant hexagonal a avoir produit, en continu et duré. L'avantage d'écrire deux ou trois titres du répertoire a fait que les droits sont toujours tombés pour mettre des bandes sur les magnétos, puis aménager la maison vendéenne de Barouh, rachetée sur les lieux-mêmes où il avait passé son enfance sur l'occupation, en studio à la campagne. Puis, le temps passant, Barouh navigant de la Vendée au Brésil, puis au Japon, finit par s'y installer, y trouvant une compagne et une nouvelle scène pour l'accueillir et faire repartir l'histoire d'ailleurs, avec trois enfants jusqu'au cinquantenaire du label fêté à Tokyo. 

Son fils français dirige aujourd'hui le label et les affaires françaises quand sa fille Maïa chante. Le film de Marie-Laure Désidéri et Christian Argentino propose un résumé du parcours en 52' chrono, auquel est adjoint un CD 5 titres actualisés reprenant aussi bien La Bicyclette, Décroches-moi la terre, Samba Saravah, Ce n'est que de l'eau et Un homme et une femme. 

Barouh parlant des artistes et de sa vie de rencontres est assez magique, comme l'histoire de son label. CQFD

Jean-Pierre Simard le 12/03/18 

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Pierre Barouh L'art des rencontres de Marie-Laure Désidéri et Christian Argentino, éditions La Huit