L'AUTRE QUOTIDIEN

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Les droites contre la continuation du mouvement des gilets jaunes

Nous en avions prévenu : il était écrit que le Front National et les Républicains allaient prendre leurs distances avec le mouvement des Gilets Jaunes, dès lors qu'il s’en prendrait à la société capitaliste dont ils sont partisans ou risquerait de nuire à leurs projets électoraux. Ils ont donc rejoint le touchant choeur médiatique qui appelle à ne pas manifester samedi et à se contenter des concessions faites par Macron.

Marine Le Pen et Laurent Wauquiez sont naturellement opposés au partage des richesses, tout à fait favorables à la constitution de la cinquième république, qui donne tout pouvoir au président, ce dont ils espèrent bien pouvoir profiter un jour à leur tour, adversaires résolus de l'augmentation du SMIC et des minima sociaux, ainsi que de la solidarité avec les plus pauvres et les plus démuni.e.s ("le cancer de l'assistanat", disait Wauquiez), pour ne même pas parler de l'aide aux quartiers populaires, aux réfugiés et aux migrants, contre lesquels ils ne cessent de monter le reste de la population, en répandant effrontément d'incroyables mensonges sur le sort de rêve qui leur serait fait, alors qu'ils crèvent de froid dans la rue, partisans de l'instauration à titre permanent de l'état d'urgence, défenseurs véhéments des pires violences policières et naturellement partisans acharnés du capitalisme etc etc. Ils n'ont jamais rien eu à faire dans un mouvement de défense des intérêts des pauvres qu'ils essaient de manipuler depuis le début.

Les voilà de nouveau du côté des "forces de l'ordre" (à entendre au sens large, et au fond le plus réel, du terme) qui condamnent l'acharnement des Gilets jaunes (évidemment pas tous, mais les meilleurs, les plus sincères, les plus déterminés) à réclamer la justice sociale et dire leur envie d'une société fondée sur d'autres valeurs que celles de l'enrichissement personnel et de l'ordre imposé aux opposants par la matraque policière (que Le Pen et Wauquiez glorifient vingt fois par jour, et dont ils n'oseront jamais contester la prédominance dans la société). Ils étaient au fond mal à l'aise pendant tout le mouvement des Gilets jaunes. Qu'ils s'en aillent et passent du côté de l'ordre à rétablir est une excellente chose. Nous avons besoin de clarté. Et ce mouvement en a souvent manqué.

L'Autre Quotidien le 12 décembre 2018