L'AUTRE QUOTIDIEN

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Enquête : Oury Jalloh, ce crime raciste impuni qui entache l’Allemagne

Le 7 janvier 2005, le corps de Oury Jalloh, un demandeur d’asile originaire de Sierra Léone, était retrouvé mort, brûlé vif dans une cellule du commissariat de Dessau. Le 12 octobre dernier, la justice allemande a enterré définitivement le dossier. Nous avons rencontré le collectif « Initiative pour Oury Jalloh » qui n’entend pas en rester là.

Ils ont le cuir solide. Ils, ce sont Mouctar, Nadine, Thomas et Alain, tous militants du collectif « Initiative en mémoire de Oury Jalloh ». Ils sont de Dessau, Mannheim, Berlin ou Iena, mais ce qui les réunit, c’est la même volonté de justice. Depuis plus de douze ans, ils mènent une bataille judiciaire, médiatique et politique, pour faire reconnaître la mort de ce demandeur d’asile africain pour ce qu’elle est vraiment : un crime raciste de la pire espèce et en finir avec la thèse du suicide, relayée complaisamment par les autorités. Pour faire la lumière sur les faits qui ont conduit à la mort de Oury Jalloh, ils ont mis sur pied une commission d’enquête indépendante.

L’obstination des militants de « l’Initiative in Gedenke Oury Jalloh », de son nom allemand, leur a valu des coups lors des rassemblements organisés pour dénoncer la mort de Oury Jalloh.  De la part des forces de l’ordre comme des néo-nazis, qui ont particulièrement le vent en poupe dans cette partie orientale du pays, mais aussi dans toute l’Allemagne, comme l’ont montré les dernières législatives, avec l’entrée des députés de l’AFD au Bundestag. Les membres du collectif ont aussi été l’objet de plaintes des forces de l’ordre qui ne supportent pas qu’on qualifie de criminels les policiers responsables de la mort de Oury Jalloh. Mouctar Bah, qui a fondé l’Initiative en mémoire de son ami, a obtenu en 2009 la médaille Carl von Ossietzki, qui récompense les initiatives en faveur des droits de l’homme. Ce qui n’a pas empêché ce quadragénaire guinéen de devoir fermer son commerce de Dessau, sa licence lui ayant été retirée par les autorités locales.

L’ombre du nazisme à Dessau

Malgré les tracasseries judiciaires, les militants antifascistes de l’Initiative ont pu, grâce à une large mobilisation, y compris internationale, recueillir des fonds afin de financer une deuxième autopsie du corps et des tests incendie. Ces investigations ont clairement démontré que le jeune homme, âgé de 23 ans, n’avait pas pu mettre le feu lui-même à son matelas, forçant le parquet fédéral à rouvrir une enquête en 2014, après un premier procès en 2007, puis un deuxième, en appel, en 2010. Mais, malgré les mensonges, les incohérences, les contradictions, et après douze ans de procédure, la justice allemande a classé définitivement l’affaire le 12 octobre dernier. Le tribunal de Halle a en effet estimé, contre toute vraisemblance, qu’il n’existait pas suffisamment d’éléments permettant de conclure que des tiers étaient impliqués dans l’incendie meurtrier. Pourtant, Oury Jalloh était menotté à son matelas au niveau des poignets et des chevilles.

L’histoire de Oury Jalloh mène à Dessau, ville située dans le Land de Saxe-Anhalt, qui a fusionné en 2007 avec la commune voisine de Breβlau. La ville a vu naître Kurt Weill, auteur de la partition du célèbre « Opéra de quatre sous », dont le livret est signé Bertold Brecht. Cette ville, située dans l’ex-Allemagne de l’Est, organise chaque année un festival en l’honneur du compositeur, célèbre ses bâtiments du Bauhaus ou ses jardins royaux. Mais elle a aussi une histoire plus sombre. C’est à Dessau qu’était installée l’usine qui produisait le gaz zyklon B, utilisé dans les camps de la mort, et celle qui assemblait le Stuka Ju 87, fleuron de l’aviation nazie. Or, cette histoire inavouable remonte à la surface avec l’apparition de groupes d’extrême droite depuis les années 1990.

En 2000, deux néo-nazis ont tué un Mozambicain, Alberto Adriano, dans un parc de la ville. En août 2008, c’était un sans-abri de 50 ans, atteint de troubles mentaux, Hans-Joachim Sbrzesny, qui était tué par deux militants du NPD, parti ouvertement pro-nazi. Le site web du NPD qui avait d’ailleurs titré, trois mois après la mort de Oury Jalloh : « un Africain prend feu et c’est la faute de la police ». Et en 2016, elle a de nouveau attiré l’attention, après l’assassinat de Yangjié Li, une étudiante chinoise de 25 ans, tué par un Allemand dont les parents étaient tous deux policiers et même, pour le beau-père de l’assassin, directeur de la police de la ville. Dans l’affaire Li, comme dans celle de Oury Jalloh, le procureur en chef Folker Bittmann s’est illustré par son zèle à innocenter les policiers.

Trois morts inexpliquées au commissariat

Deux autres morts sont, eux, directement reliées au commissariat de la Wolfgangstrasse. En 1997, un homme interpellé pour conduite en état d’ivresse, Hans Jürgen Rose, avait succombé à ses blessures internes, à quelques mètres du commissariat de Dessau. L’enquête n’a jamais abouti. En 2002, un sans-abri, Mario Bichtemann, était également décédé dans une cellule du commissariat. La cause de sa mort ? Une fracture du crâne. Or, quatre des policiers présents au commissariat lors de la mort du SDF, en novembre 2002, étaient également de service le jour où Oury Jalloh a trouvé la mort. Avec le même chef de groupe, Andrea S., et l’officier Hans-Ullrich M. Le médecin appelé sur les lieux était également B. En 2005, l’enquête concernant Mario Bichtemann était toujours en cours. Elle n’aboutira jamais, comme pour Hans Jürgen Rose. D’autant que, pour éviter une double inculpation de Andrea S., le chef de district de la police ira jusqu’à rédiger un rapport complaisant deux mois après la mort de Oury Jalloh.

Un bébé confié aux services de l’adoption

Pour comprendre ce que faisait Oury Jalloh à Dessau, il faut remonter jusqu’à Kabala, la ville de Sierra Leone où il est né. La pierre tombale qui orne sa sépulture indique que le jeune homme est né en 1968. Il avait en fait vu le jour en 1983, mais avait falsifié son état civil pensant obtenir plus facilement le statut de résident permanent en Allemagne. Oury Jalloh avait fui son pays, la Sierra Leone, plongé de 1991 à 2002 dans l’une des pires guerres civiles qu’ait connu l’Afrique de l’Ouest, une extension du conflit qui a également ensanglanté le Libéria voisin. Le RUF (Revolutionnary united front) y mène alors des opérations sanglantes et se finance par le trafic des « diamants du sang ». Les atrocités de ce conflit, qui fera plus de 120 000 morts et des milliers d’amputés rien qu’en Sierra Leone, sont racontées par l’écrivain Ahmadou Kourouma, dans un roman –« Allah n’est pas obligé »- qui a reçu le prix Renaudot et le Goncourt des lycéens en l’an 2000.

C’est dans ce contexte de chaos, en l’an 2000, que Oury Jalloh a finalement pu fuir en Guinée, où ses parents étaient déjà réfugiés. Il avait ensuite gagné l’Allemagne et obtenu une place dans un foyer pour réfugiés. Oury était également le père d’un garçon né d’une mère allemande. Mais la jeune fille n’étant âgée que de 17 ans, ses parents ont préféré confier le bébé aux services de l’adoption, car ils voyaient d’un mauvais œil la naissance de cet enfant métis. Selon Mouctar Bah, son ami avait obtenu une Duldung (tolérance), qui suspendait son expulsion. Il était sur le point d’obtenir un permis de résidence quand il a été tué. Difficile de croire, donc, qu'il ait voulu se suicider. Le jeune homme était en tout cas déjà connu de la police de Dessau. D’abord, parce que la petite communauté africaine locale se heurte constamment aux vexations et tracasseries de la police. Ensuite, parce qu’il avait déjà séjourné dans ce commissariat, sur des allégations de trafic de drogue.

L’alarme incendie bloquée deux fois

Alors que s’est-il passé ce vendredi 7 janvier 2005 dans la cellule n° 5, située au sous-sol du commissariat de Dessau ? Selon la version policière, les agents du commissariat de Dessau auraient été appelés par des femmes du service de nettoyage de la ville qui se plaignaient d’être agressées par un groupe d’Africains. C’est dans ces circonstances troubles que Oury Jalloh aurait été interpellé dans la matinée, alors qu’il sortait de boîte de nuit. Il était, toujours selon les policiers, en état d’ébriété et aurait résisté lors de l’interpellation. Les policiers l’ont alors menotté au lit de béton de sa cellule pour sa propre protection, car, sous l’influence de l’alcool et de la drogue (cocaïne et cannabis), il aurait donné de violents coups de tête dans le mur. Deux heures et demi après son placement en garde à vue à 8h30, il décédait dans l’incendie de sa cellule un peu avant midi.

Les consignes de surveillance des commissariats allemands sont pourtant strictes. Les policiers doivent contrôler les cellules toutes les 30 minutes. En outre, l’interphone installé dans les bureaux permettait de communiquer avec les cachots en sous-sol. Le couloir qui y mène était placé sous surveillance vidéo, les images étant visibles depuis le poste à l’étage. Mais les bandes ont mystérieusement disparu. Le registre qui enregistre toutes les opérations menées au commissariat a disparu aussi. Tout comme il n’y aura aucune photo ou vidéo de la médecine légale. Lorsqu’à midi, le détecteur de fumée de la cellule se déclenche, le responsable de groupe, Andreas S., l’arrête à deux reprises. Sa collègue, Beate H. affirme avoir entendu les appels à l’aide de Oury Jalloh via l’interphone, mais qu’Andreas S. les a délibérément ignorés. Il a même baissé le son. Quand le commissariat appelle finalement les pompiers, Oury Jalloh est déjà décédé. Il est mort en une dizaine de minutes seulement.

Un briquet retrouvé trois jours après le meurtre

Trois jours après le décès, les policiers, qui soutiennent que la mort est un suicide, ont mystérieusement retrouvé un briquet dans les restes collectés dans la cellule incendiée, qui avait échappé à une première fouille. Pourtant, avant de le placer en cellule, les policiers de garde avaient fouillé entièrement Oury Jalloh, comme le veut la procédure. Ils n’avaient trouvé sur lui, selon le registre du commissariat, qu’un peu de monnaie, un téléphone portable et des mouchoirs en papier. Une expertise indépendante financée par « l’Initiative en mémoire de Oury Jalloh » montrera qu’il était non seulement impossible pour le jeune demandeur d’asile de sortir le briquet de sa poche, étant donné la façon dont il était attaché, mais également de tourner le briquet allumé vers le matelas sans se brûler… Car partout dans le monde, sauf visiblement à Dessau, la flamme d’un briquet brûle toujours vers le haut. Par ailleurs, le briquet jetable utilisé lors des tests incendie a totalement fondu, la température ayant grimpé jusqu’à 800 degrés. Alors que le briquet fourni par les policiers était à peine noirci, la marque étant même encore lisible. Plus fort encore, aucune trace d’ADN ou de fibres des vêtements de la victime n’ont été trouvées sur ce briquet.

Des images insoutenables

Les images de la vidéo tournée trois heures après la mort du jeune homme sont tout simplement insoutenables. Le feu a été si vif que les doigts de sa main gauche ont été entièrement brûlés. Ses chaussures ont fondu sur ses pieds et les couches musculaires profondes ont été endommagées par les flammes, témoignant d’un incendie particulièrement violent. Pourtant, devant la vue du corps carbonisé, la main du policier qui filme ne tremble à aucun moment, pas plus que sa voix ne trahit la moindre émotion. Ce membre de la brigade criminelle, appelée sur les lieux, filme, explique-t-il, « la cellule numéro cinq où un citoyen africain noir s’est donné la mort par le feu ». Malaise, car la brigade criminelle est justement là pour enquêter sur les causes de la mort. L’enquêteur filme le corps de Oury Jalloh, attaché au niveau des mains et des pieds par des menottes fixées au socle de béton, sur lequel était posé le matelas. Une pratique incompréhensible, selon un policier interrogé anonymement dans une enquête du Tagesspiegel, car un homme réputé saoul aurait pu vomir et s’étouffer dans cette position.

Il y a plus invraisemblable encore, comme l’ont montré les tests incendie financés par le collectif. Pour que le matelas brûle, il aurait fallu pratiquer une ouverture d’au moins 20 cm dans le revêtement ignifugé et mettre le feu directement au rembourrage du matelas. Les policiers et les services du procureur prétendront donc que Oury aurait réussi à ouvrir le matelas en déchirant l’une de ses coutures avec ses ongles. Et pourtant, le test montre que, même dans ces conditions, le matelas ne se consume que partiellement, alors que celui sur lequel était attaché Oury Jalloh a été réduit en cendres. L’incendie meurtrier a provoqué un phénomène de flashover avec d’immenses flammes et une épaisse fumée noire. Pour obtenir ce résultat, l’expert a dû retirer entièrement le revêtement antifeu et asperger le corps et le matelas de plusieurs litres d’accélérateur d’incendie, du type de ceux utilisés pour allumer un barbecue.

Alors de quoi est mort Oury Jalloh ? Les enquêteurs ont systématiquement cherché à dissimuler les preuves. Comme lors de l’autopsie, qui a conclu que le corps ne portait aucune trace de blessure osseuse. Il faudra que la famille fasse transférer le corps à l’université de Francfort-sur-le-Main, pour qu’une seconde autopsie révèle un nez cassé et des tympans blessés. Mais du fait de l’état du corps et des manquements de l’enquête, des blessures internes auraient pu échapper aux légistes. L’un des points intéressants de l’autopsie effectuée à la demande de la famille a mis en évidence un faible taux de dioxyde de carbone dans les poumons de la victime, gaz qui aurait dû être présent massivement si le jeune homme avait succombé dans l'incendie. Le légiste n’a pas non plus trouvé de noradrénaline, l’hormone du stress, ce qui tendrait à prouver qu’il était inconscient quand il est mort. Le jeune homme a-t-il été assassiné avant l’incendie ? Les policiers ont-ils ensuite brûlé son corps pour faire disparaître les traces de leur crime ? Autant de questions qui n’ont jamais été posées par la justice allemande.

Policiers acquittés

Mais la police n’est pas la seule à avoir tout fait pour étouffer la vérité, la justice allemande y a largement contribué. Quelques heures seulement après la mort du jeune demandeur d’asile, le ministre de l’Intérieur de Saxe-Anhalt, Holger Stahlknecht, parlait déjà de suicide. Une thèse avalisée par le bureau du procureur qui ne se décidera que deux ans plus tard à convoquer un procès. Pourtant, les premières déclarations de certains témoins auraient dû inciter à douter de la thèse du suicide. Une policière du commissariat de la Wolfgangstrasse, Beate H. avait indiqué, dès sa déposition, avoir entendu un cliquetis de clé à 11h30 et des collègues parler au jeune Sierra-Léonais. Mais elle affirme ne pas pouvoir identifier les voix entendues. Surtout, ce témoin capital dit avoir remarqué un liquide clair sur le sol de la cellule, ce que confirment deux autres de ses collègues. Mais après une conversation avec Andreas S. et ses avocats, Beate H. a retiré son témoignage.

Le procès qui s’ouvre en mars 2007 devait durer six jours, selon le juge Manfred Steinhoff qui préside le tribunal de district. Grâce aux personnes mobilisées, il durera 59 jours. La mère de Oury Jalloh, qui s’est portée partie civile, Mariama Djombo Diallo, a fait le voyage depuis la Guinée. Elle mourra en juillet 2012, avant la fin du procès en appel. Le tribunal aura été jusqu’à tenter d’acheter la famille en lui proposant un arrangement contre la somme de 5 000 euros. Les débats auront tourné autour des prétendues négligences des policiers, accusés d’avoir laissé un briquet sur le gardé à vue et d’avoir tardé à réagir, une fois le feu déclaré. Steinhof conclura que, du fait des mensonges des policiers, il est impossible de faire la lumière sur ce qui s’est réellement produit le 7 janvier. En vertu de ce constat paradoxal, les deux policiers seront acquittés en décembre 2008. Devant la colère que suscite le verdict, le procureur fera appel du jugement. Appel confirmé par la Cour suprême de Karlsruhe en 2010.

10 800 euros d'amende

Le procès en appel s’ouvre à Magdebourg, autre ville de Saxe-Anhalt, en janvier 2011, six ans après la mort de Oury Jalloh. Des observateurs de divers groupes internationaux de défense des droits de l’homme sont présents. Beaucoup seront expulsés sans ménagement de la salle d’audience. Andrea S. est cette fois le seul à être poursuivi, le délai d’appel étant dépassé pour l’autre policier, Hans Ullrich M. Andreas S. est condamné, pour simple négligence, à une amende de 10 800 euros en décembre 2012. Verdict confirmé par la Cour fédérale en 2014. Cette même année, les résultats des tests incendie effectués en Grande-Bretagne et au Canada, ont démontré que l’incendie n’avait pu être allumé que par un tiers. Mais soyons clairs : toute personne ayant entendu parler de la mort de Oury Jalloh comprend très bien qu'il s'agit d'un assassinat. Les plus hautes autorités du pays savent que si Oury Jalloh est mort, c'est parce qu'il avait la peau noire. De la même façon que tout le monde en France comprend très bien que Théo a été victime d'un viol et qu'aucune matraque n'a glissé jusqu'à son anus par accident. Le Tageszeitung, quotidien berlinois, a donc raison de parler d'hypocrisie. Et au plus haut niveau.

En 2014, les activistes de l’Initiative en mémoire de Oury Jalloh ont déposé une nouvelle plainte devant le procureur fédéral. Une bataille judiciaire s’est précisément engagée sur les tests incendie, les juges ayant systématiquement demandé des reconstitutions sur la base d’un suicide. Les tests effectués à la demande de la justice allemande n'ont à aucun moment respecté les conditions réelles, notamment ceux de l'Institut spécialisé de Dippoldiswalde, en Saxe. Le troisième procès débute donc en 2014, cette fois à Halle, une autre ville de Saxe-Anhalt.  Et le 12 octobre, après une nouvelle enquête tout aussi bâclée que les précédentes, le tribunal de Halle met définitivement fin à la procédure sous prétexte qu’il est désormais impossible de faire la lumière sur les faits survenus le 7 janvier 2005 à Dessau. Mais l’Initiative en mémoire d’Oury Jalloh ne désarme pas. Elle va maintenant porter l’affaire devant la Cour européenne des droits de l’homme.

Véronique Valentino

Article publié initialement le 8 novembre 2017

Consulter le site de l’Initiative en mémoire de Oury Jalloh